Une date, 19 septembre 2004, un lieu, le temple du jubilé de l’Eglise Méthodiste Unie d’Abidjan-cocody. Le chef de l’Etat s’est retranché dans cette maison de Dieu pour commémorer à sa manière la date anniversaire de l’agression armée contre la Côte d’Ivoire. Puis, il s’est retiré à sa résidence officielle à 200 m du temple pour recevoir une personnalité de marque, le nouvel Ambassadeur des Etats unis en Côte d’Ivoire. Leçon d’une journée mémorable.
À quelque 200 mètres de sa résidence d’Etat, il rejoint vers 11 heures ses voisins de l’église méthodiste de Cocody. Sans tambour ni trompette. Flanqué de certains éléments de sa garde rapprochée, il entre dans le Temple du jubilé, silencieusement, comme tout chrétien ordinaire. Son entrée coïncide alors avec le message de réconciliation développé autour du thème «réconcilions-nous avec Dieu». Puis, est venu le moment de recueillement. Le pasteur Benjamin Boni, président de l’Eglise Méthodiste Unie invite chacun à s’intérioriser, à interroger son passé et à faire un examen de conscience. Qu’as-tu fais pour éviter à la Côte d’Ivoire cette situation de crise? Quelle est ta part de responsabilité dans cette crise? Après quoi, le prédicateur a demandé à chaque fidèle de pardonner et d’oeuvrer pour le retour de la paix durable. Le message très direct et individualisé concerne plus le chef de l’Etat, garant de la stabilité et de la sauvegarde de la souveraineté nationale.
Pour marquer la présence du Président de la République, le pasteur Boni a, au nom du Temple du jubilé, remis des présents au couple présidentiel: des sacs cousus en pagne africain, mais surtout le «Guide pratique pour pardonner l’impardonnable», un ouvrage chrétien. La parole de Dieu a t-elle été entendue?
19 septembre 2004
Source: Fraternité Matin