Peine de mort pour une chrétienne: l'UE réclame l’abrogation de la loi sur le blasphème au Pakistan

(Photo: zVg/ACAT)

Le Parlement européen à Strasbourg a réagi « avec une grande inquiétude et tristesse » à la confirmation de la peine capitale à l’encontre de la chrétienne Asia Bibi au Pakistan, comme le déclare une résolution publiée le jeudi 27 novembre. Le Pakistan est ainsi appelé à abolir sa loi controversée sur le blasphème et à supprimer les condamnations à mort déjà prononcées sur la base de cette clause.

Le Parlement européen a critiqué la loi sur le blasphème au Pakistan, en laissant entendre qu’elle pourrait être détournée par des gens de toutes les confessions. Les minorités religieuses comme les chrétiens sont particulièrement à risque de même que les membres de la Communauté islamique Ahmadiyya fondée dans les années 1900.

L'organisation de défense des droits de l’homme, Christian Solidarity International (CSI) Autriche - avait attiré l’attention cette semaine sur le sort d’Asia Bibi - avec une pétition adressée au président du Pakistan par le biais de l'ambassade du Pakistan à Vienne.

Asia Bibi a été accusée en 2009 par deux de ses collègues de travail d’avoir insulté par ses propos le prophète Mahomet, ce qu’elle conteste. En première instance, elle a été condamnée à la peine de mort par pendaison en 2010. La Cour d’appel de Lahore a confirmé cette sentence en octobre 2014. Son cas est actuellement examiné par la Cour suprême, ultime recours pour empêcher son exécution.

1’400 condamnations pour blasphème

Selon le Parlement européen, quelque 1400 personnes ont été reconnues coupables de blasphème au Pakistan, depuis 1987. Des condamnations à mort ont été prononcées dans plusieurs cas, parce que les accusés auraient brûlé des pages du Coran ou insulté l'islam par SMS. Nombreux sont ceux qui attendent actuellement la réponse de la Cour suprême du pays à leur recours, ce qui pourrait prendre des années.

Le Parlement européen n’a pas seulement condamné les procédures engagées contre Asia Bibi, il a aussi condamné dans sa déclaration et en des termes les plus forts l'assassinat d'un couple chrétien au Pakistan par lynchage. Dont une femme enceinte - - début novembre, deux personnes avaient été torturées par une foule en colère et brûlées vives après avoir été accusées d'avoir mis le feu à des pages du Coran. Les chefs religieux du Pakistan avaient déjà souvent averti que la loi sur le blasphème constituait un permis de tuer les chrétiens.

28 novembre 2014

Traduction eemni

Ref.ch