La Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) opposée au durcissement de la loi sur l’asile

La Fédération des Églises protestantes de Suisse recommande le oui au référendum contre la révision de la loi sur l’asile. Il faut garantir aux personnes fuyant les persécutions des procédures d’asile équitables.

La Fédération des Églises protestantes de Suisse recommande d’accepter le référendum, « Non à la révision de la loi sur l’asile » déposé aujourd’hui. Dans le document de position qui vient d’être publié, la Fédération des Églises rejette les « modifications urgentes de la loi sur l’asile » déjà entrées en vigueur.

Il faut garantir aux êtres humains fuyant les persécutions des procédures d’asile équitables, la Fédération des Églises en est convaincue: il s’agit de protéger efficacement les personnes qui en ont besoin.

L’une des modifications de la loi supprime la possibilité de déposer une demande d’asile dans une représentation suisse à l’étranger. Seules les personnes disposant des moyens financiers nécessaires au voyage parviendront à s’assurer l’entrée en Suisse. Jusqu’à maintenant, les personnes cherchant protection pouvaient déposer une demande d’asile sans avoir à recourir à l’aide d’un passeur ni à entrer irrégulièrement en Suisse. Les frontières extérieures de l’UE sont protégées à grands frais, ce qui rend plus difficiles les possibilités d’entrée. Des milliers de réfugiés n’atteignent jamais l’Europe, notamment parce qu’ils se noient au cours de la traversée de la Méditerranée.

La Fédération des Églises s’oppose à la réduction des délais de recours, de 30 à 10 jours, pour les requérants d’asile. La protection des droits des requérants d’asile devrait être nettement renforcée. Cela veut dire garantie d’accès aux services de conseil juridique, et soutien financier complémentaire de ces services par la Confédération. Ceux-ci sont actuellement financés surtout par les Églises et leurs œuvres d’entraide.

La Fédération des Églises se montre critique face à la création de centres spécifiques où devraient être hébergés des requérants d’asile qui « (…) menacent la sécurité et l’ordre publics ou qui, par leur comportement, portent sensiblement atteinte au fonctionnement des centres d’enregistrement (…) ». Le texte ne clarifie en effet pas les critères d’attribution à un tel centre ni la longueur d’un tel séjour.

Le soutien financier à des programmes d’occupation dans les centres d’enregistrement et de procédure constitue pour la Fédération des Églises une innovation bienvenue. La Fédération des Églises souligne depuis des années déjà la nécessité de créer davantage de possibilités d’occupation dans ces centres.

Les Églises soutiennent les requérants d’asile après leur entrée en Suisse. Elles offrent une assistance spirituelle par l’aumônerie dans les centres d’enregistrement et de procédure, et soutiennent de manière déterminante les services de conseil juridique. La Fédération des Églises maintient dans ses objectifs de législature 2011-2014 son engagement pour le respect de la dignité humaine dans la politique migratoire. La Fédération des Églises soumet constamment à examen les modifications de la loi sur l’asile et c’est en toute logique qu’elle en refuse les durcissements.


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FEPS