La population américaine comprend quelque 270 millions de personnes et se compose d'une mosaïque de communautés et de religions: environ 50 millions de catholiques, quinze millions d'athées, cinq millions de juifs, environ six millions de musulmans, et des millions d'adeptes d'autres croyances.
Le spirituel imbibe la vie publique du pays: le discours des hommes politique est souvent émaillé de références bibliques; ils ne manquent pas de remercier nommément Dieu ou de citer un passage de la Bible.
Il n'est pas surprenant par conséquent que les candidats aux élections présidentielles américaines actuellement en lice fassent état de leurs convictions personnelles.
Comme l'AFP le rapporte, Al Gore, qui brigue l'investiture du Parti démocrate, vient d'afficher volontairement et ouvertement sa foi chrétienne: il est membre d'une Eglise baptiste. Dans un récent entretien accordé au Washington Post, il se disait même "chrétien né de nouveau". "Je crois qu'un responsable public doit être ouvert et se sentir libre d'exprimer sa foi s'il le décide", affirme M. Gore quand les médias lui demandent si cela ne risque pas d'aliéner des électeurs.
Quant au vice-président Al Gore George W. Bush jr, gouverneur du Texas et parti favori pour l'investiture républicaine, lui aussi déclare son allégeance chrétienne. Son slogan de campagne a d'ailleurs une résonance religieuse certaine puisqu'il appelle à soulever, s'il est élu, "une armée de compassion à travers toute l'Amérique".
Le fils de l'ancien président du même nom, qui est de confession méthodiste, (voir EEMNI 26/06/99 - 13/07/99 - 17/09/99) a récemment répondu "Jésus", alors qu'on l'interrogeait sur le nom du philosophe-penseur qui l'avait le plus influencé.
Il a aussi souligné, rapporte encore l'AFP, "qu'il avait au cours de sa vie cherché la rédemption" et qu'il s'attachait à "suivre l'influence de Jésus" au jour le jour.
"Je ne vais pas clamer ma religion. Mais je vais la chérir et reposer sur elle pour me donner des forces dans la vie. Si cela me coûte des voix, alors tant pis", a-t-il ajouté.
Les autres candidats ne sont pas de reste, comme le républicain Alan Keyes, ancien ambassadeur, qui dénonce à qui veut l'entendre la réalité d'"une crise morale" aux Etats-Unis. Il refuse, par exemple, de répondre lorsqu'on lui demande s'il est favorable à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, principe à la base de toute démocratie. «Vous me forcez à parler en des termes qui ne concernent pas la vie américaine», selon l'AFP. «La Déclaration des droits de l'Homme dit clairement que la fondation même de tous nos droits... repose sur le Créateur», a-t-il dit lors d'un récent débat télévisé avec cinq autres candidats républicains.
Parmi les autres candidats républicains, le sénateur John McCain, qui est le seul à avoir prêché, n'hésite pas à dire que s'il est élu "il aura évidemment une relation avec Dieu".
L'ultra-conservateur Gary Bauer est pour sa part baptiste du sud, tandis que le sénateur Orrin Hatch, originaire de l'Utah, est Mormon.
Une seule personnalité se détache des autres candidats par son refus de décliner ses convictions personnelles en matière religieuse, à savoir l'ancien sénateur Bill Bradley. Il n'est pas question pour lui d'étaler au grand jour sa piété: "Les convictions religieuses sont une affaire privée", estime M. Bradley. "Ma décision de ne pas parler religion dans une campagne n'est pas nouvelle, c'est une ligne que j'ai respectée tout au long de ma vie publique".
>Source: EEMNI/AFP