Assemblée Générale UEEM/EMF les 4/5 avril 2004 à Montmeyran (Drôme)


Samedi 3 avril, 13h00: sous les “Chênes de Mambré”, le centre de vacances de Jeunesse pour Christ, il régne une certaine effervescence: la délégation alsacienne de l'UEEM arrive en car en même temps que les autres délégués du Sud-Ouest (UEEM), du Sud-Est (EMF) et de Paris.


L'Assemblée Générale réglementaire de l'UEEM peut débuter sous la direction du président Bernard Lehmann et en présence de l'évêque Heinrich Bolleter et du surintendant Daniel Nussbaumer.


Surmonter les peurs légitimes par la prière


La fusion probable des deux Eglises méthodistes en 2005 -selon le calendrier prévu- peut susciter des peurs légitimes. D’entrée de jeu, René Gerber en appellera, dans sa méditation inspirée de la tempête apaisée (Marc 4,31-35), à la confiance au Christ, seul moyen à ses yeux d'éviter à l'Eglise tout naufrage. Seule la confiance au Christ dûment exprimée dans la prière individuelle et communautaire permet de surmonter les peurs, les angoisses et les blocages qui se présentent et de prendre les bonnes décisions pour le bien de tous. A bon entendeur salut!


Entrer dans le projet de paix de Dieu


Après cette entrée en matière fort suggestive, le président de l'Union, le pasteur Bernard Lehmann, présente son rapport moral et d'activité; il le place sous l'angle du projet de paix et de prospérité que Dieu a en vue pour nos Eglises actuellement en pleine mutation et à la veille de l’historique fusion (2005). Nos Eglises ont besoin de vivre pleinement ce projet de Dieu: "si la France s'interdit des signes religieux "ostensibles", que le peuple méthodiste y apporte des graines unificatrices et pacificatrices bien visibles et lisibles."


Vivre le pardon rassembleur


Ce qui implique l'exercice du "pardon rassembleur, ciment et preuve de notre volonté commune de construire dans la volonté de Dieu". De telles occasions n'ont pas manqué au cours de l'année écoulée, nous rappelle le président; maintes fois, il a été maintes fois possible de vivre la communion fraternelle ou ce qu’il appelle le "pardon rassembleur" tant entre Eglises locales qu’au niveau régional. Bernard Lehmann évoque ensuite les mouvements pastoraux survenus dans l'Eglise au cours de l’année écoulée, les travaux entrepris par plusieurs Eglises locales pour améliorer l'accueil des familles pastorales. Il fait ensuite le point sur les divers partenariats où l'union est impliquée (FEF, AEPF, FPF, Vaux-sur-Seine, CNEF, consultation pour l'évangélisation).


Les engagements et les interventions du président ont été multiples: être président n'est manifestement pas une sinécure; l'AG rendra hommage à son dévouement.


Les chantiers du CDC


Bernard Lehmann expliquera enfin les chantiers qui ont occupé le Comité Directeur Commun (CDC) ces derniers temps, à savoir la réforme et l'ajustement de la grille des salaires, la mise aux normes de la taxe d'habitation et des avantages en nature dans les salaires pastoraux. L'inadéquation entre la charge salariale et le produit des Eglises (l'équivalent d'un salaire et demi fait défaut dans le budget 2003) donne aussi à réfléchir, affirme le président; les Eglises sont invitées à réfléchir aux solutions à mettre en oeuvre pour pallier ces difficultés récurrentes: faut-il procéder à des restructurations ou encourager les pasteurs à passer au temps partiel?


Solidarité tous azimuts


Quoi qu'il advienne, il importe de ne pas sacrifier le principe de solidarité, la solidarité entre les Eglises mais aussi la solidarité avec les oeuvres qui cherchent tant bien que mal l'équilibre des comptes dans la réalisation de leur mission spécifique (Landersen, Librairies Certitude, Congrégation des Diaconesses de Béthesda à Strasbourg, etc....) Bref, l'heure n’est pas au relâchement mais à la persévérance, conclusion du président.


Progression vers la maturité


Le pasteur Grégoire Chahinian, président de l'EMF, apporte à son tour son rapport; il rend compte du travail accompli par les délégués EMF au sein du CDC mais aussi au sein du Collège Synodal qui a siégé à plusieurs reprises. L'ensemble de l'Eglise regrette la scission de l'Eglise de Narbonne et le départ de son pasteur, Steven Lloyd, nous rappelle-t-il.


Le président Chahinian décèle des signes qui ne trompent pas, la preuve d’une évolution certaine: l'évêque, le cabinet et la Conférence Annuelle encouragent unanimement la partie francophone à devenir plus adulte. Un district francophone se forme avec un surintendant à sa tête, une commission du ministère pastoral spécifique au district francophone se met en place, le CMFT se restructure, repense ses missions et chercher à intégrer tous les acteurs du district francophone dans sa mission de formation du corps pastoral et des laïques. Les suisses romands et les chrétiens algériens font partie de cet ensemble francophone. Dans le but de favoriser l'adéquation du temps pastoral aux finances, chaque Eglise est encouragée à esquisser un projet de vie. Ce sont là des signaux forts selon Grégoire Chahinian, qui "nous sont donnés pour nous inciter à nous prendre en charge" ajoute le président de l'EMF... Tout nous incite en effet à redéfinir notre identité: que voulons-nous devenir? Quelle est notre identité méthodiste francophone? 


Dialogue franc et direct avec l'évêque


Tout en posant ces questions clé, Grégoire Chahinian propose à l'assemblée des délégués de nouer un dialogue franc et honnête avec l'évêque sur la question du devenir du district francophone, à l'heure de l’incessante fusion entre l'UEEM et l'EMF et de son autonomie croissante. Nous apprenons ainsi qu'il faut un minimum de 30 pasteurs ordonnés pour former une Conférence Annuelle (CA) provisoire, un peu moins pour former -toujours selon le Règlement de l’Eglise- une mission indépendante. En attendant d’atteindre ce pallier, le district francophone évolue dans le cadre de la Conférence Annuelle Suisse/France, qui déploie d'ores et déjà d'immenses efforts dans le sens du bilinguisme de façon à faciliter l'intégration des francophones dans la Conférence Annuelle (CA) et d’éviter tout sentiment de minorisation de la partie francophone par les germanophones.


La formation de rigueur plus que jamais avec le CMFT


Daniel Husser, président du CMFT (Centre Méthodiste de Formation Théologique), indique à l'assemblée les nouveautés introduites dans le fonctionnement de cette instance de formation de notre Eglise. Ses domaines de compétence sont augmentés (suivi des études, formation continue des pasteurs, pastorales, édition électronique et imprimée, réflexion théologique, etc...); son recrutement diversifié; le nombre de ses collaborateurs tous bénévoles est en hausse. Un responsable est nommé pour chaque département. Deux membres du CDC sont désignés pour y siéger; la commission du ministère pastoral y délègue aussi deux de ses membres. Le surintendant est aussi d'office intégré à son conseil d'administration. Le CMFT est une machine souple et flexible qui se veut au service du développement de l'Eglise.


La Commission du ministère pastoral au travail


Le surintendant Daniel Nussbaumer évoque les travaux de la commission du ministère pastoral (CMP) au sujet de la desserte à venir des Eglises de Valleraugues, de Colmar et de Gennevilliers. Au même titre que le CDC, elle n'est pas étrangère à la refonte des statuts du CMFT, qui seront soumis au vote de la CA 2004 à Thoune.


Adoption du budget 2003


Tandis que l'EMF tient une session séparée de l’UEEM, les délégués de l'UEEM se retrouvent pour éplucher leurs comptes. Le trésorier Christian Waldmeyer soumet les comptes de l'exercice 2003 à l'approbation de l'AG, ce qui fut chose faite, à la satisfaction de tous. Cette année encore, il a fallu puiser dans les réserves pour financer les postes salariaux, relève le trésorier. Il y voit une incitation à rappeler dans nos Eglises l’importance de l’offrande, partant du principe que ce que l'on donne à l'Eglise permet aux pasteurs de vivre. Lui aussi aborde les difficultés actuelles de financer la totalité des salaires pastoraux et interroge: doit-on en venir au temps partagé, au temps partiel? demande-t-il. Le temps partiel constitue ses yeux une des réponses au problème. La réduction de l'équipe pastorale constituerait une autre réponse possible à ses yeux. La crise actuelle se prête certainement à une remise en question plus générale: peut-être faut-il reconsidérer tout à nouveau notre mission, notre vie d'enfant de Dieu; peut-être faut-il revoir notre degré d’engagement et de foi, notre part de créativité. A nous de remettre au Seigneur le peu que nous avons et que nous sommes, à Lui de le multiplier comme promis! Ainsi termine-t-il son rapport.


L'heure des élections


Puis vient l'heure des élections partielles au comité directeur commun (CDC). Arrivé au terme de son mandat, le pasteur René Lamey ne se représente pas. Quant au pasteur Jean-Philippe Waechter, il se représente; le pasteur Etienne Rudolph se présente aussi ainsi que Gérard Zaegel, le seul délégué laïc. Les trois seront élus. Il appartient à présent au CDC de coopter d'autres laïcs ultérieurement appelés à siéger en son sein.


Zoom sur un projet prometteur, des oeuvres et la mission connexio


La matinée de dimanche sera consacrée à la présentation de l'oeuvre pour filles mères isolées, projet d’un centre d'accueil initié par Pascal Maurin dans le Gard. Les librairies Certitude ne seront pas absentes avec l'intervention du pasteur Daniel Osswald, qui informe des efforts de redressement de cette oeuvre d'évangélisation. La librairie d'Anduze a plaidé pour sa survie. Avis entendu, semble-t-il. Daniel Husser, délégué français au département missionnaire Connexio, en a présenté les grandes lignes: “connexio”, c'est l'exécution de notre mandat missionnaire et la mise en réseau de l'Eglise au près comme au loin sur le plan de la proclamation et de la solidarité. Une présentation claire et limpide qui a plu à tous les délégués présents.


Culte et Sainte Cène en guise de conclusion... provisoire


L'AG s'achève par un culte de Sainte Cène présidé par le pasteur Jean-Ruben Otge et la prédication de l'évêque Heinrich Bolleter tout axé sur les perspectives de développement durable que nous brosse dans sa parole le Seigneur, à la fois levier pour notre engagement présent et ferment d'espérance. Laissons le Seigneur nous munir de "lunettes à triple foyer" pour discerner dans les temps qui viennent le projet d'amour du Seigneur pour nos contrées.


La connexio méthodiste plus d'actualité que jamais


Au-delà des rencontres qui se sont suivies sans répit, nous n'oublierons pas le temps des pauses, tous ces apartés autour d'un verre ou d'une tasse entre délégués, où se sont consolidées les amitiés, les liens et le sens de la "connexio" entre le sud et le nord, l'est et le sud-ouest méthodistes. Dieu soit loué!

jp.w

Source: EEMNI