"Le président Banzer se retire." Beaucoup de Boliviens et de Boliviennes attendaient depuis des années ce gros titre apparu dans les journaux de ces derniers jours. Mais ce ne sont pas les grèves et les manifestations qui ont incité le président de la République bolivien à la démission, mais son cancer. Quand, un mois auparavant, Barbara Oppliger et le secrétaire de la Mission de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM), Andreas Staempfli, visitaient l'Eglise partenaire en Bolivie, des barricades avaient été dressées dans les rues et des manifestations avaient eu lieu. Différents groupes sociaux, des mineurs, des professeurs à la retraite, des planteurs de coca aux petits propriétaires, tous manifestaient pour des raisons fort différentes. Mais à ces troubles socio-politiques, Banzer a réagi comme d'habitude: état d'urgence, déploiement de troupes, arrestations. Personne ne le regrette aujourd'hui. L'Eglise Méthodiste bolivienne s'engage depuis des années en faveur des disparus. Elle réalise beaucoup de projets diaconaux et sociaux, dont plusieurs sont cofinancés par l'EEM Suisse/France.
La communauté Machaq Marka a pu achever l'année passée l'agrandissement de son lieu de culte et ouvrir deux nouveaux locaux ainsi que la cuisine de son centre pour enfants. Chaque jour, on s'occupe ici jusqu'à quarante enfants des alentours.
La communauté Espiritu Santo à La Paz a pu acquérir, grâce à une collecte faite au sein de l'EEM Suisse / France, un nouvel actif immobilier qui se prête mieux que l'ancien au travail avec la population du quartier. Le 1er juillet 2001 s'est tenu le premier culte sur le nouveau terrain. Mais d'autres travaux de réfection et de rénovation sont encore nécessaires.
L'agrandissement du centre culturel pour femmes à Eucalyptus, sur l'Altiplano, n'a pas pu être réalisé l'année dernière comme prévu. Lors de leur récente visite, Staempfli et Oppliger ont pu se faire cependant une idée du travail accompli jusqu'ici et des autres travaux d'agrandissement à venir. A cet endroit, les femmes des petits propriétaires doivent apprendre dans un proche avenir un métier artisanal, de manière à leur permettre d'obtenir par ce biais un salaire d'appoint.
Cependant, le projet le plus important du Carrefour des femmes bolivien est toujours la formation des "Promotoras". Ces femmes sont formées pour former à leur tour d'autres femmes aux tâches de la vie quotidienne dans leurs villages d'origine et de les soutenir dans leurs tâches.
La direction de l'Eglise Méthodiste en Bolivie change tous les deux ans, y compris les responsables du Carrefour Féminin, les directeurs des oeuvre diaconales, les trésoriers et l'administrateur central. L'Eglise souffre de cette situation. L'évêque Carlos Intipampa et le comité directeur sont en fonction depuis décembre dernier. Ces nouveaux venus jouissent d'une grande confiance et il faut espérer que l'Eglise secouée par des crises successives pourra enfin surmonter ses problèmes financiers et administratifs dans un proche avenir.
16.08.2001
Source: Secrétariat de la Mission - Andreas Staempfli