France, IVG: difficile application de la réforme

Si la Suisse débat actuellement du régime des délais, la France commence à apppliquer la réforme de l´Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) depuis le 7 juillet. Cette réforme concerne notamment l´allongement du délai légal de 10 à 12 semaines et la suppression de l´autorité parentale pour les mineurs.


Cette réforme est difficilement appliquée, nous apprend le quotidien "Libération" dans son édition du 3-4 novembre.


«La loi c´est la loi, mais au niveau des tripes c´est difficile», affirme un médecin. Un autre fait remarquer "l´antinomie" avec les prouesses médicales accomplies pour les prématurés et les grossesses difficiles.


La nouvelle réforme ne fait cependant pas l´unanimité, puisque fin septembre le gouvernement français s´est vu dans l´obligation de diffuser une circulaire rappelant que cette loi était effective, même si les décrets n´avaient pas encore été publiés.


Dans la région lyonnaise, des médecins auraient des réticences à pratiquer des IVG.


A l´hôpital Edouard Herriot, le chef de service qui a imposé à ses vacataires de pratiquer des IVG au delà de 10 semaines a vu l´ensemble de ses troupes démissionner.


A l´hôpital de la Croix Rousse, le recrutement d´un praticien «compétent» qui voudrait se charger des IVG tardives piétine. Le professeur Rudigoz, responsable de l´hôpital reconnaît qu´«il y a une certaine antinomie avec notre préoccupation de sauvegarder les petits, de surveiller les grossesses à risque».


Dans certains établissements, les directeurs ont donc attendu de savoir s´ils avaient ou non l´obligation d´appliquer cette loi. Les refus entraînent une désorganisation dans la gestion des rendez-vous pour les femmes qui demandent une IVG, d´autant qu´avec l´allongement du délai légal les femmes auraient de plus en plus tendance à retarder leur décision.


6 novembre 2001

Source: Fodnation Jérôme Lejeune