Belarus: les protestants dénoncent la nouvelle législation sur la religion

Selon Viktor Krutko, secrétaire général de l'Union des baptistes chrétiens évangéliques dans l'ancienne république soviétique du Belarus, les communautés protestantes vont être obligées d'entrer dans la clandestinité à cause de la législation d'octobre 2002 sur la religion.


En effet, la loi interdit la célébration de services religieux dans les maisons et limite les activités de bienfaisance et d'éducation aux Églises qui comptent un minimum de 10 communautés enregistrées au Belarus depuis au moins 20 ans.


Pour les responsables des Églises minoritaires, la législation vise à limiter leurs activités et privilégie l'Église orthodoxe majoritaire qui, selon les chiffres du gouvernement, représente 80 % des 10,5 millions d'habitants.


«Cette loi a obligé certains groupes protestants à entrer dans la clandestinité », a affirmé Viktor Krutko, début octobre, presque un an après la promulgation de la loi. Selon lui, les problèmes rencontrés par les groupes protestants ont été exacerbés par l'Église orthodoxe, qui a exercé des pressions sur les autorités locales pour que celles-ci imposent des restrictions aux Églises minoritaires. «Le véritable problème ne se situe pas au niveau du gouvernement, c'est l'Église orthodoxe qui a inspiré cette loi. Chaque fois que nous essayons d'enregistrer une Église, ce sont les orthodoxes qui sont les premiers à nous accuser d'être une secte», affirme le secrétaire général de l'Union des baptistes. 


L'Église orthodoxe a cependant réfuté ces allégations à plusieurs reprises et démenti avoir encouragé les restrictions contre les groupes minoritaires. 

Par ailleurs, l'Union pentecôtiste du Belarus a annoncé que 200, de ses 491 communautés enregistrées, pourraient être obligées de fermer en raison des clauses interdisant les services religieux dans les maisons privées et limitant la prière aux groupes enregistrés.


La nouvelle loi, qui reconnaît le «statut déterminant» de l'Église orthodoxe du Belarus, dépendant du Patriarcat de Moscou, reconnaît le «rôle spirituel, culturel et historique» des religions catholique romaine, luthérienne, musulmane et juive. Alors que les groupes baptistes et pentecôtistes sont arrivés à la fin du 1ge siècle, les paroisses luthériennes sont présentes dans la région depuis le 16e siècle.


Viktor Krutko a fait observer que l'Église catholique romaine, qui représente 14 % de la population, a bien accueilli la nouvelle loi, et a précisé qu'elle ne lui posait aucun problème. Par ailleurs, a-t-il fait remarquer, «à cause de leur opposition commune aux protestants, les catholiques et les orthodoxes se sont rapprochés».

Source: ENI/BIA