Europe du Centre et du Centre: risque de licenciement d'une centaine de collaborateurs de l'Eglise Evangélique Méthodiste à défaut des finances nécessaires

L'évêque Henri Bolleter lance un appel poignant dans les colonnes du journal de l'Eglise Evangélique Méthodiste en Suisse Alémanique "Kirche und Welt". Il concerne la situation dramatique dans laquelle se trouvent les Eglises membres de la Conférence Centrale du Centre et du Sud de l'Europe. A moins d'une substantielle rentrée de fonds, plus d'une centaine de collaborateurs et collaboratrices risquent le licenciement économique.


Pouvons-nous laisser la situation se dégrader sans rien faire? pouvons permettre cela? pouvons-nous tolérer que cela se passe ainsi, que cela continue ainsi?



L'annonce de l'Evangile et l'implantation de nouvelles Eglises en Europe du sud-est sont compromises


L'évolution de la situation en Europe de l'Est et aux Balkans est telle qu'il est nécessaire d'appeler à la solidarité les Eglises de notre Conférence Centrale. Font problème, le versement des salaires ou les contributions aux salaires de nos collaborateurs et collaboratrices en Bulgarie, en République Fédérale de Yougoslavie, de Macédoine, de Pologne, de Slovaquie, de République Tchèque, de Hongrie et des Transcarpathes. Leurs Conférences Annuelles (CA)les engagent pour un salaire minimal. Presque tous de 150 collaborateurs sont d'un âge moyen et responsables d'une famille d'un à quatre enfants. Malgré de grands efforts, les Conférences Annuelles (CA) ne sont pas en mesure d'assurer les salaires. En Yougoslavie, par exemple, du fait de la guerre et de l'embargo prolongé imposé par la communauté internationale, la capacité d'auto-financement de l'EEM, qui était de 40 %, est tombée à 12 % (des dépenses inscrites au budget).


Depuis des années, nous apportons un soutien et une aide financiers grâce aux dons que nous avons reçus au secrétariat de l'évêque en faveur de l'Aide dans le Diocèse. D'autres contributions sont venues du fonds Mission en Europe. 


Cet argent a été collecté principalement en République Fédérale d'Allemagne et en Angleterre. Mais la contribution la plus importante provenait toujours de la commission pour la mission et la diaconie de notre Eglise aux USA. Deux facteurs caractérisent les récents développements: d'une part, la croissance réjouissante des Eglises ainsi que l'implantation de nouvelles communautés et la vocation d'un grand nombre de nouveaux collaborateurs et collaboratrices. D'autre part, le développement est caractérisé par la baisse des dons dans le cadre même de chaque Conférence et dans le cadre de l'aide internationale. Cette situation nous met dans tous les états. Le virage politique en Europe centrale et aux Balkans a donné lieu à de nouvelles possibilités missionnaires dans les années 90 et jusqu'à nos jours.


Mais les capacités financières des Eglises sont si faibles en raison du déclin de l'économie et du chômage très élevé qu'elles ne disposent même pas des moyens financiers suffisants pour faire face aux besoins structuraux les plus importants (salaires, formation et entretien des bâtiments, frais de Conférence). L'ordre biblique s'impose alors à nous: "Portez les charges les uns des autres, et ainsi vous obéirrez à la loi du Christ" (Galates 6,2). Le soutien des USA a beaucoup diminué. Cela peut signifier en l'absence d'aide supplémentaire massive des mesures de licenciement de 100 collaborateurs et collaboratrices de l'Eglise. Et ce dans des situations, où ces collaborateurs n'ont quasiment aucun espoir de trouver un autre travail. Que devons-nous faire? Dans l'immédiat, nous voulons motiver tout à nouveau les donateurs en faisant circuler l'information. A moyen terme, nous cherchons à recevoir des contributions budgétaires fermes, en particulier du côté de la Conférence Générale de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) (on s'y prépare par l'envoi de pétitions et d'une requête concrète à la Conférence Générale en 2004). Et à long terme, nous voulons affermir l'indépendance financière des Eglises en Europe de l'Est et aux Balkans de sorte qu'elles ne soient plus dépendantes de l'aide extérieure. 


Evêque Heinrich Bolleter

Source: Kirche und Welt