SUISSE, DUBENDORF : CONFERENCE ANNUELLE 09


Impressions personnelles

Par Brigitte Hetsch

A travers son témoignage, retrouvez les émotions ressenties par Brigitte Hetsch (déléguée de Munster) au cours de ces journées de Conférence 2009 de l’Eglise Evangélique Méthodiste Suisse-France-Afrique du Nord.

Dimension internationale


J’étais heureuse de vivre la dimension internationale et j’ai pleinement profité de cette occasion de voir l’Église en plus grand que d’habitude. Déjà l’Assemblée Générale du district francophone à Landersen (Assemblée Générale de l’UEEMF) avait donné une impression de grande famille, mais à Dübendorf et Zürich, l’horizon s’est encore élargi. Tout en étant à l’aise avec la langue allemande, j’ai apprécié le soin que les autorités ont déployé pour faire traduire simultanément la plupart des apports tant oraux qu’écrits, mais aussi l’effort de tous les orateurs d’éviter le dialecte suisse alémanique et de parler un allemand compréhensible. Il est vrai que nous n’étions pas que des participants de France à appréhender les suites de la tour de Babel ; les déléguées d’Algérie et les participants des églises de minorités tant cambodgienne et africaine que latino-américaine pratiquaient également notre langue et profitaient de la traduction.

Moments mémorables

En ce qui concerne le contenu de ces 4 journées, j’ai pleinement apprécié les nombreux moments spirituels qui ont laissé leur empreinte sur la totalité de mon vécu. D’une façon générale, j’ai apprécié l’accueil et les bons moments passés avec nos hôtes ainsi que les nombreux contacts durant les pauses. Le bon déroulement dû à une organisation parfaite, la façon respectueuse de discuter et le soin apporté aux décisions ont contribué à la réussite de cette Conférence Annuelle. Malgré quelques séances plus administratives et un peu rébarbatives, l’impression de l’ensemble est dominée par le souci de soumettre toute décision pratique et organisationnelle à la volonté et à la bénédiction du Seigneur,  chef suprême de toute l’Église. 

Aussi chaque journée de travail commençait avec un culte, et se terminait par une méditation ; à la mi-journée avait lieu une réunion de prière intense organisée et animée par le groupe de travail «Renouveau spirituel des paroisses». Les soirées étaient animées par des ensembles musicaux de haut niveau imprégnant un caractère festif à ces moments ouverts au public local et régional. La soirée mettant à l’honneur des pasteurs de l’Église pour leurs années de service ainsi que l’accueil de nouveaux collaborateurs et collaboratrices, était un temps fort du programme. 

Le thème de la passion/compassion

Le thème général de cette Conférence Annuelle  «PASSION – COMPASSION» nous reliait au «Profil de l’EEM». En effet, il y est dit : « Animés par la passion de Dieu, nous nous engageons pour le bien de toutes et de tous dans la société ». Le cœur de Dieu brûle de passion pour ce monde. Il projette sur lui tout son amour, ayant pour but un monde nouveau. Cela ne va pas sans souffrance ni compassion. A la croix, Jésus Christ a souffert la passion avec et pour le monde. Le  sermon du pasteur Stefan Zurcher  sur ce thème m’a particulièrement touchée.

La réalité de la vieillesse

Le vendredi matin a été consacré à la réflexion sur les « Représentations de la vieillesse et réalité de l’âge », thème principal de la Conférence. Il s’agissait de créer la base d’un futur travail parmi les seniors (50+)

Dans un exposé, un professeur de sociologie a différencié quatre phases dans la seconde moitié de la vie: 

1. Les seniors exerçant encore une activité lucrative mais se situant au seuil de la transition vers la phase post-professionnelle (50+),

2. Les retraités en bonne santé, jouissant d’une liberté appréciée, une sorte de vieillesse active, productive et créative.

3.  La phase de fragilité dominée par la survenue de limitations fonctionnelles (comme la baisse de l’ouïe, les déficiences visuelles, les difficultés à marcher et le risque de chutes) exigeant une adaptation aux activités quotidiennes. 

4. La dépendance et la fin de vie caractérisées par la dégradation de la santé et la difficulté accrue de vivre de manière autonome.

Partant du constat que la population concernée a des besoins spécifiques, l’Église réfléchit à la mise en place d’un travail adapté à cette tranche d’âge. La CA a autorisé la création d’un poste rémunéré à mi-temps pour développer des réponses adaptées et proposer des actions concrètes dans le futur en collaboration avec un groupe de travail (« 60+ »). Ce groupe de travail est intégré dans la commission « Formation et Conseils ». Nous verrons apparaître des propositions de journées de travail et de réflexion comme celle du 5 Septembre 2009 (cf. prospectus « Wandel des Alters »), des formations (un cycle de 6 modules de  2 journées répartis sur une année débute en septembre) mais nous avons également la possibilité de faire appel à ce spécialiste, si nous voulons mener une réflexion sur cette thématique au sein de notre église locale.

Le témoignage des délégués algériens

En séances séparées Suisse/France, nous avons eu l’occasion d’un contact plus approfondi avec les délégués d’Algérie. J’avoue que pour moi ce moment était un des plus forts de la conférence. Déjà le nombre de délégués ayant fait le voyage m’a impressionnée, chacune des 5 églises étant représentée. Ils nous ont parlé de leurs joies et difficultés : l’Évangile avance surtout dans la région de Kabylie avec 25 baptêmes tout récemment. Dans d’autres régions du pays, la situation des croyants est encore différente, et certains affrontent une vive opposition, mais leur engagement à tous fait chaud au cœur. Ils sont reconnaissants pour tout soutien, surtout dans la prière. Ils m’ont dit combien ils appréciaient les contacts personnels durant ces journées et l’encouragement qu’ils en tiraient personnellement.  En positif, ils ont également relaté le fait d’avoir pu rouvrir leurs lieux de culte depuis novembre, même s’ils n’ont pas encore obtenu à ce jour l’homologation gouvernementale de leur communauté locale. C’est le statu quo : officiellement ils n’ont pas l’autorisation de fonctionner, pratiquement, ils se réunissent sans être importunés par la police. En ce qui concerne leurs difficultés individuelles, elles sont nombreuses et touchent surtout leur situation professionnelle, mais parfois aussi leur vie personnelle. J’ai été impressionnée par l’exemple de cette jeune femme chrétienne (présente à la CA en tant que déléguée) qui ne peut pas se marier avec un jeune homme chrétien, car pour obtenir les papiers du mariage le jeune homme devrait obligatoirement être musulman, passer par une conversion à l’Islam et donc par le reniement de sa foi. Pour ma part, j’appelle cela de la persécution. Nous sommes plus que jamais appelés à prier pour nos frères et sœurs algériens.

Séances de travail

Tous les ans, les laïques ont leur session. Ils y discutent de leur implication dans les décisions de l’Église et cherchent à optimaliser leur présence à la CA. Une réflexion sera menée tout au long de l’année à venir de manière à rendre ce temps encore plus percutant et utile.

Différents rapports

Parmi les rapports présentés au vote de l’assemblée, je relèverai celui de Connexio : les dons ont atteint un bon niveau durant l’année passée, apprenons-nous ainsi que le réseau Mission et Diaconie de notre Église doit s’adapter à de nouveaux besoins au niveau de la mission extérieure. Les remerciements vont aux fidèles donateurs de toutes les églises. Connexio instaure un lien visible entre toutes les églises en proposant de célébrer pendant le culte dominical une fois tous les mois un moment de prière en faveur des églises méthodistes d’un pays différent et de symboliser notre unité en allumant une bougie. La prière est disponible sur le site Internet de l’Union (page d’accueil) ; en juin, nous prions pour l’Algérie.

Un autre rapport m’a impressionnée, celui du groupe de travail sur la lutte contre la violence sous toutes ses formes. Avec courage et sensibilité, il relevait un problème grave et proposait une réflexion où tout un chacun pouvait se reconnaître et se mettre en question dans sa relation à l’autre et sa capacité à accepter la différence, à reconnaître ses fautes et dans un esprit d’humilité et de pardon à chercher la réconciliation, là où c’est possible.

Informations

J’étais impressionnée par ailleurs par la richesse des informations glanées dans les coulisses, notamment en matière de formations et conseils; l’Église nous offre de l’aide, qui pourra nous être utile durant l’année à venir,  par exemple pour un futur week-end d’Eglise. 

Conclusion

Dans cette Conférence Annuelle, j’ai puisé enrichissement et encouragement, un nouvel élan et une motivation renouvelée pour servir le Seigneur au sein de notre Église.

EEMNI