<17/06/99 Echos de la Conférence Centrale -10-13 mars 1999- à Lenk (Suisse)

Pour nos vies personnelles, pour la vie de nos églises, nous souhaiterions bien sûr une progression rapide, sur des parcours aplanis et sans obstacles. La réalité est souvent fort différente. Faut-il s'en plaindre?

Lors de la réunion du Comité Exécutif de notre Conférence Centrale, du 10 au 13 mars 1999 au "Löwenzentrum" de LENK (Suisse), nous avons été frappés par l'expérience vécue par deux de nos églises. Ces expériences prouvent que des obstacles redoutables peuvent avoir pour conséquence des progrès insoupçonnés, grâce à l'intervention de Dieu et à l'engagement des fidèles.

L'Eglise Evangélique Méthodiste de Lenk se réunissait à l'extérieur du village, dans une chapelle qui ne répondait plus aux besoins. Impossible de l'agrandir, les voisins refusant de vendre le moindre lopin de terre.

Mais voilà que l'on apprend que le "LION", grand restaurant avec salle de fêtes, situé près de la gare et du centre du village, est à vendre. A cinquante, les membres de l' église vont ensemble visiter ce lion bien débonnaire, et constatent que le bâtiment offre toutes les possibilités recherchées. Mais où trouver l'argent ? Le Comité Directeur de l'UEEM en Suisse fit savoir qu'il ne pouvait, à ce moment, accorder une quelconque subvention, et les moyens propres à la paroisse étaient nettement insuffisants. Un emprunt ? Certes mais avec quelles garanties. Les paroissiens hésitent devant la suggestion d'hypothéquer leurs biens personnels, ce qui provoque l'étonnement du banquier: «vous craignez de prendre des risques alors que vous parlez tellement de la foi en Dieu..." Piqués au vif, les membres d'église décident d'assumer solidairement ce risque, après prière et concertation.

Ainsi fut acheté le "Lion", et l'église peut désormais célébrer ses cultes et réunions dans la vaste salle des fêtes et dans une salle annexe. Quand au restaurant, après une période difficile, il a été repris par le gérant d'une pizzeria, (très apprécié par sa clientèle) obligé de quitter sa précédente location.

Comme le "Lion" ne désemplit pas, les membres de la paroisse sont fréquemment appelés à donner un coup de main en cas d'affluence. Du coup, les occasions de contact se sont multipliées, avec la population et avec les touristes.

Ce qui est magnifique aussi, c'est que de nombreuses personnes, surtout parmi les jeunes générations, s'ajoutent à l'église, depuis qu'elle s'est rapprochée d'eux. Il est vrai que se rendre au "Lion"est bien plus aisé qu'à l'ancienne chapelle à flanc de coteau en dehors du village.

Bedros ALTUNIAN, surintendant de l'E.E.M. en Bulgarie nous a raconté l'histoire étonnante de l'église de VARNA. Durant les quarante années du régime communiste, dont l'un des buts était l'éradication de toute activité d'église, le bâtiment de l'église méthodiste de Vama fut confisqué et transformé en théâtre de marionnettes. Les fidèles dès lors n'avaient plus de lieu de réunion.

Après la chute du "rideau de fer" un terrain put être acquis au centre ville, grâce à l'aide internationale des églises méthodistes. La construction d'une nouvelle église commença, mais malheureusement fut arrêtée dès que les murs commencèrent à sortir de terre. Cette décision émanait des autorités municipales, composées en partie d'anciens communistes, et influencées par le principal pope orthodoxe de la ville. Ce dernier était allé jusqu'à organiser des défilés en ville, avec banderoles de protestation contre l'implantation en plein centre de la ville d'une "secte étrangère".

Ce fut une grande déception pour les chrétiens méthodistes. Ils demandèrent néanmoins l'autorisation d'utiliser l'emplacement pour y installer provisoirement une "soupe populaire" afin de venir en aide aux nombreux mendiants et pauvres affamés qui déambulaient dans le centre ville.

Cela leur fut accordé, et ainsi, pendant plusieurs années, ce lieu accomplit une mission différente de celle qui avait été prévue, mais qui, certainement aussi, était dans le plan de Dieu. Enfin au bout de cinq ans de démarches, la permission de poursuivre la construction leur a enfin été accordée. Cela aurait pu leur donner l'occasion de célébrer triomphalement leur victoire sur les machinations du pope... Mais il n'en fut rien. Les responsables de l'E.E.M. de Varna sont allés lui rendre visite pour l'assurer de leurs sentiments fraternels en Jésus-Christ. La méfiance ne fut pas facile à dissiper, mais désormais, grâce à ce geste fraternel, ils sont amis.

Merci au Seigneur qui, à Lenk comme à Varna, et comme sans doute aussi chez nous, chers lecteurs, sait transformer les obstacles en tremplins générateurs de progrès étonnants.

>Source: Le Messager Chrétien N°6/99 / Daniel Husser