Angleterre, Londres: un rapport critique "l'échec institutionnel" des Eglises face au problème des abus sexuels

Le désir de réconciliation des chrétiens peut exercer des pressions préjudiciables sur les victimes d'abus sexuels pour qu'elles pardonnent à leurs agresseurs. Telle est la mise en garde lancée aux Eglises de Grande-Bretagne et d'Irlande. Selon David Gamble, pasteur méthodiste et président du groupe qui a rédigé un nouveau rapport sur la question, "nous demandons souvent aux victimes de pardonner - sans penser à ce que cela signifie - alors que la douleur et les cicatrices sont encore vives".


Des agresseurs sexuels actifs travaillent dans des Églises Britanniques dans un climat de secret, de discrimination sexuelle et les institutions ne parviennent pas à identifier et à traiter les agresseurs, selon un rapport publié cette semaine.


Ce rapport donne une image inquiétante des institutions où les agresseurs sexuels sont heureux de trouver "connivence et ignorance" tandis que leurs victimes sont forcées au silence, à la culpabilité et sont tenues personnellement responsables des abus subis.


Le rapport prétend que "les professionnels religieux" courent un risque plus élevé que toute autre profession comparable de commettre des abus sexuels. Les auteurs de ces crimes sont invariablement des hommes en position d'autorité, harcelant des femmes, des mineurs et, dans une moindre mesure moindre, des hommes dans des positions subalternes.


On peut expliquer selon ce rapport la grande proportion d'abus sexuels dans l'Église de la façon suivante:


"Les agresseurs sont de deux ordres: les uns sont en position de force et en souffrance avec des problèmes d'ordre sexuel et personnels, dont l'emploi est stressant et qui sont en lien direct avec des jeunes. Les autres sont souvent fragiles et insatisfaits, solitaires, à travailler dans une organisation sans formation préalable et sans faire l'objet d'une surveillance quelconque, dans une culture ecclésiastique dominée par la honte sexuelle et le secret généralisé. »

Source: ENI/The Methodist Recorder