Le méthodisme à l’honneur dans le mensuel LIENS PROTESTANTS

Dans son numéro de mars 2011, Liens protestants, mensuel protestant du Nord de la France, consacre un dossier au méthodisme historique et contemporain; 8 pages consacrées à l’histoire du méthodisme dans le monde et en France comme à son développement à l’heure actuelle. En voici les bonnes pages.

Éditorial

Les méthodistes

Récemment nous avons eu entre les mains l’ouvrage de Bernard Cottret Histoire de la Réforme protestante. Le livre est divisé en trois parties : Luther, Calvin et… Wesley ! John Wesley le fondateur du méthodisme se trouve ainsi sur le podium des grands réformateurs. Comme le protestant français connaît rarement l’homme et son mouvement, on peut en conclure que Wesley est, en France, le plus grand inconnu de la Réforme. Les méthodistes sont pourtant aussi nombreux dans le monde que les réformés, les anglicans ou les luthériens. Il s’agit donc bien d’un courant majeur de la Réforme. En donnant une impulsion décisive au grand Réveil, le méthodisme est le point de départ de la mouvance évangélique et de bon nombre d’œuvres sociales protestantes.

Il a aussi joué un rôle important en France. Il existe toujours des Églises méthodistes dans notre pays et des méthodistes dans nos paroisses. Historiquement les Églises méthodistes ont participé au Réveil protestant français du XIXe siècle et à la création de l’E.R.F. en 1938 ! Qui s’en souvient ?

Ce dossier vous propose des articles sur John Wesley et son œuvre mais aussi une présentation du méthodisme dans le monde et en France. Nous remercions J-P Waechter, de l’Église évangélique méthodiste et rédacteur du journal En Route, qui nous a envoyé de nombreux articles. Ce dossier n’est bien sûr pas exhaustif… imaginez à titre de comparaison, un dossier sur Calvin et le courant réformé… en huit pages !

 

Bonne lecture à tous et toutes.

 

LP 

 

Vie de l’Église

LE MÉTHODISME DANS LE MONDE

 

John Wesley, anglais d’origine et prêtre de l’Église anglicane, prêcha essentiellement en Grande-Bretagne. Mais nul n’est prophète en son pays ! Il fut rejeté aussi bien par son Église que par une grande partie de la population. Expulsé des églises, il fut obligé de prêcher en plein air, non sans risques puisqu’il fut agressé physiquement à plusieurs reprises. L’Angleterre ne fut pas une terre d’élection pour les méthodistes. On compte aujourd’hui 300.000 méthodistes au Royaume-Uni soit 0,5% de la population. C’est au Nouveau Monde que le méthodisme prit un essor exceptionnel

Le foyer américain

Des prédicateurs méthodistes franchissent l’Atlantique dès l’époque de Wesley (Wesley lui-même fit le voyage). Deux conditions historiques expliquent l’essor de méthodisme américain : le contexte de grand réveil (avec les quakers, les frères moraves…) et la conquête de l’Ouest.

Le méthodisme, aujourd’hui encore, est très présent entre les Appalaches et les Rocheuses, c’est-à-dire sur les territoires colonisés au début du XIXe siècle. Le mouvement méthodiste reposant sur des prédicateurs itinérants est alors bien adapté à ce front pionnier mouvant. Ainsi le méthodisme ne s’implante pas en Nouvelle-Angleterre (Nord-est des États-Unis) déjà quadrillée par un réseau paroissial tandis qu’il s’implante dans les grandes plaines. La présence méthodiste dans les états côtiers du Vieux-sud s’explique par la conversion des noirs.

Les États-Unis, avec le Royaume-Uni, deviennent les points de départ des missions méthodistes vers l’ensemble du monde en particulier l’Afrique et le Pacifique. Ainsi c’est aujourd’hui dans le Pacifique que le pourcentage de méthodistes est le plus important (25% de la population aux îles Fidji et 41% aux îles Tonga) et en Afrique que les progrès du méthodisme sont les plus significatifs. Inversement le nombre de méthodistes s’érode aux États-Unis où ils représentent 6% de la population, ce qui en fait la deuxième dénomination protestante après les baptistes. Avec ses vingt millions de fidèles le méthodisme américain restent majoritaire mais de moins en moins dominant.

É. Deheunynck

 

Les mutations récentes : l’exemple de l’Église méthodiste unie[1]

En l’espace de quelques années, le centre de gravité du méthodisme s’est déplacé. Historiquement les méthodistes sont majoritairement nord-américains. En l’espace de quelques années, les Églises non-américaines sont passées de 12% à 40% de l’effectif de l’EMU mondiale. Ces Églises émergentes, principalement africaines, souhaitent maintenant jouer un rôle plus actif au sein de l’Église méthodiste mondiale, avoir davantage voix au chapitre. Les membres de la Commission d’étude ont écouté les représentants des Églises méthodistes de la République démocratique du Congo, du Liberia, du Mozambique et du Zimbabwe du 14 au 17 août 2010. L’ensemble du comité a ensuite rencontré à Abidjan du 19 au 22 août 2010, les dirigeants de la Conférence annuelle de la Côte d’Ivoire.

« Venir en Afrique entendre la voix de l’Église, c’est quelque chose que nous devons saluer », déclarait l’évêque Benjamin Boni de la Côte d’Ivoire dans ses paroles de bienvenue à la commission. Cet optimisme s’est étendu à l’ensemble de la consultation. L’évêque John Innis du Liberia, membre de la commission d’étude, a déclaré que la visite en Afrique promettait « de grandes choses pour l’Église le jour où la commission achèvera ses travaux ». Boni attend aussi beaucoup de cette étude. Il a dit que la dénomination devait avancer dans « les eaux profondes de l’évangélisation et de l’action sociale en menant des politiques efficaces à la gloire de Dieu.… Nous devons continuer à vivre la dimension mondiale de la dénomination, tout en tenant compte de nos spécificités. Cela est extrêmement important ».

 D’après UMNS

 

Le Conseil méthodiste mondial

Le Conseil méthodiste mondial (World Methodist Council, WMC) compte 500 membres représentant ses Églises membres. Les membres du Conseil ont un mandat de cinq ans. Au moins une personne de chaque Église membre siège au Comité exécutif du Conseil. Les méthodistes, à titre individuel ou en tant qu'Églises, apportent des contributions importantes au mouvement œcuménique moderne depuis ses débuts.

Les Églises membres du Conseil méthodiste mondial en Amérique latine et aux Caraïbes ont formé une organisation régionale, le Conseil des Églises évangéliques méthodistes d'Amérique latine et des Caraïbes (sigle espagnol CIEMAL). Un Conseil des évêques méthodistes d'Asie a été mis en place il y a quelques années. Il existe aussi un Conseil méthodiste européen, et des sections britannique et nord-américaine sont à l'œuvre au sein du CMM.

Le siège du méthodisme mondial se trouve à Lake Junaluska, Caroline du Nord (États-Unis). Le CMM compte 76 Églises membres représentant 40 millions de croyants, 59 de ces Églises sont membres du COE. [L’ensemble des Églises méthodistes compterait 75 millions de fidèles, soit autant que les Églises réformées !]

Traduction de la revue World Parish

[1] L'Église méthodiste unie est la plus grande dénomination méthodiste. Aux États-Unis, elle est la deuxième plus grande Église protestante après la Southern Baptist Convention. En 2007, elle comptait onze millions de membres, dont huit millions aux États-Unis et au Canada et trois millions sur les autres continents, principalement en Afrique.

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