L'archevêque méthodiste Michael Kehinde Stephen du Nigéria a été choisi pour présider le comité de continuation sur "L'oecuménisme au 21e siècle", groupe chargé de suivre et d'encourager les initiatives en faveur de la quête mondiale de l'unité des chrétiens. Sa désignation a été confirmée par consensus par les quatorze membres qui assistaient à la première réunion du comité du 18 au 20 novembre à Bossey, Suisse.
L’archevêque Stephen a participé aux deux conférences précédentes qui ont conduit à la création du comité de continuation: une rencontre organisée en 2003 à Antélias, Liban, sur "la reconfiguration du mouvement œcuménique", et un colloque réunissant 106 personnes qui s’est déroulé fin 2004 à Chavannes-de-Bogis, Suisse, sur le thème de "l’œcuménisme au 21e siècle".
Un quatuor de cors des alpes a accueilli le comité à l’Institut œcuménique de Bossey et a participé à la prière d’ouverture, symbolisant le contexte suisse de cette rencontre de responsables chrétiens de six régions du monde. Des représentants d’Eglises de traditions orthodoxe, catholique, anglicane, protestante et pentecôtiste participaient à la réunion, à laquelle assistaient également des représentants d’organisations chrétiennes de jeunesse, d’organisations œcuméniques régionales, de communions chrétiennes mondiales, de conseils nationaux d’Eglises et d’agences de secours et de développement.
Georges Lemopoulos, secrétaire général adjoint du Conseil œcuménique des Eglises (COE), a noté que le processus conduisant d’Antélias à Bossey bénéficiait de l’appui du Conseil, sans être pour autant sous son contrôle. Ces dernières années, a affirmé M. Lemopoulos, "nous avons sincèrement cessé de voir le COE comme l’instrument privilégié central du mouvement œcuménique pour évoluer vers la vision d’un mouvement polycentrique". Le Conseil a cherché à créer ou à renouveler des partenariats avec les Eglises évangéliques et pentecôtistes, ainsi qu’avec l’Eglise catholique romaine, d’une manière "caractérisée par un esprit de mutualité et de coopération, par la mise en commun des tâches et des ressources, par une politique commune évitant toute compétition et la démarcation de zones d’influence". Selon Georges Lemopoulos, il s’agit d’un "pèlerinage commun" auquel le COE souhaite apporter une aide administrative propre à en assurer la cohérence et l’efficacité.
Robina Winbush, membre du Comité central du COE, a reconnu que le Conseil ne désire nullement être le "centre ou la force de contrôle" des initiatives qui se manifestent en faveur de l’unité en Christ. "Il ne s’agit pas d’assurer la survie institutionnelle, a-t-elle dit, mais de redéfinir la vision de ce qui est possible. Je prie pour que l’avenir des institutions se dégage aussi clairement au cours du processus de réflexion."
Rudolf von Sinner, de l’Ecole de théologie de São Leopoldo, au Brésil, a signalé que le terme grec pistis a la double signification de "foi" et de "confiance". C’est par la reconnaissance de la foi mutuelle en un seul Dieu que les chrétiens "peuvent prendre le risque de se faire confiance les uns aux autres. Cela nous rend vulnérables, mais c’est la seule manière d’édifier des relations significatives." Au delà de la confiance, il a souligné la nécessité "d’objectifs concrets, de la coopération pratique au renforcement des relations entre les communautés et à la participation à la lutte pour un monde plus juste, plus démocratique et plus pacifique".
Plusieurs membres du comité se sont référés au récent Forum chrétien mondial tenu à Limuru, Kenya, qui constitue un exemple de la manière dont des chrétiens issus d’un éventail de traditions exceptionnellement large ont découvert un terrain commun de dialogue et de coopération.
Le comité de continuation a transmis plusieurs recommandations de nature institutionnelle au Comité central du COE pour examen lors de sa session de février 2008. L’une d’elles suggère de demander à diverses organisations de planifier ensemble un vaste rassemblement qui coïnciderait avec la Dixième Assemblée du COE en 2013. L’idée serait de faire en sorte que les organisations chrétiennes se réunissent dans un espace où chacune se considérerait comme "chez elle" et n’aurait pas le sentiment d’être dans un "espace pour les invités". Dans la perspective de cet objectif, la planification des séances administratives du COE devrait être séparée de celles des activités communes, et notamment de la prière.
28 novembre 2007
Source: Conseil oecuménique des Eglises (COE)