En France, les résultats de ces élections, après ceux des municipales, sonnent comme le désaveu de politiques migratoires qui ont cherché, en vain, à satisfaire une opinion supposée de plus en plus hostile aux étrangers. Ces politiques de fermeture, mues par l’obsession du contrôle et de la lutte contre l’immigration irrégulière, n’ont pas empêché le Front national de réunir les suffrages de 4,7 millions de citoyens. Elles ont, par contre, très certainement découragé une part significative des 25 millions d’électeurs qui se sont abstenus, manifestant ainsi leur déception des politiques actuellement mises en œuvre.
En fragilisant sans fin la situation des personnes étrangères toujours montrées du doigt, ces politiques nous éloignent des valeurs fondamentales de la démocratie et légitiment les discriminations. Elles ne permettent pas de mobiliser les citoyens, d’ouvrir la voie à la résolution des problèmes économiques et sociaux ou de lutter contre la xénophobie.
C’est pourquoi, La Cimade appelle les acteurs politiques à une autre approche qui garantisse véritablement la dignité des personnes et le respect des droits humains, en étant porteuse d’une vision ouverte de l’autre.
Les nouvelles orientations politiques européennes à venir, ainsi que les projets de loi concernant le droit d’asile et le séjour des étrangers en France, doivent être ainsi l’occasion de mettre en œuvre d’autres principes pour d’autres projets, pour en finir avec l’impasse et la fuite en avant des politiques migratoires actuelles.
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eemni