La décennie de la Réforme représente une grande chance pour l’Église protestante, ont déclaré aujourd’hui à Zurich le président de la Fédération des Églises Gottfried Locher et l’ambassadrice de l’EKD pour le Jubilé de la Réforme Margot Kässmann. « Croire, c’est être libre », telle est la proposition de Gottfried Locher pour une devise commune.
« Nous avons devant nous des années remplies de défis, pour continuer à développer, à bâtir à nouveau notre Église »: c’est en ces termes que Gottfried Locher a ouvert aujourd’hui la rencontre au sommet avec Margot Kässmann, l’ambassadrice pour le Jubilé de la Réforme de l’Evangelische Kirche in Deutschland EKD. Le président de la Fédération des Églises et l’ancienne présidente du Conseil de l’EKD ont approfondi aujourd’hui à Zurich la planification commune sur le Jubilé de la Réforme en Allemagne et en Suisse. La rencontre avait lieu dans le cadre du Synode de l’Église réformée du Canton de Zurich.
« Croire, c’est être libre » a proposé Gottfried Locher à titre de devise pour le Jubilé de la Réforme. « Qui veut réformer l’Église fait bien de se concentrer sur trois choses : le silence, le mouvement, la communauté », a poursuivi Gottfried Locher. Pratiquer le silence pendant un certain temps, c’est se libérer du bruit environnant. « Tous deux, Zwingli comme Luther, ont développé leurs pensées réformatrices dans le silence d’un cloître. » L’Évangile met en mouvement, « nous libère le regard pour la nouveauté et le dénouement de ce qui est ancien », a souligné le président de la Fédération des Églises. Du mouvement naît la communauté : « Nous sommes Église les uns avec les autres. » La séparation des confessions « ne peut tout simplement pas avoir le dernier mot ». Les progrès œcuméniques toutefois nécessitent d’abord davantage d’unité entre les Églises protestantes.
La décennie de la Réforme n’est « pas une initiative de délimitation », a renchéri Margot Kässmann. 2017 constitue le premier grand Jubilé après cent ans de mouvement œcuménique. L’ambassadrice a remercié la Fédération des Églises et l’EKD pour le colloque commun prévu à l’automne 2013 à Zurich sur le Jubilé de la Réforme. Cela permettra d’approfondir la conviction que « la différence ne doit pas être séparation ».
La Réforme a constitué un mouvement multiple, qui a changé l’État comme l’Église. C’est ce qu’il faut faire apparaître clairement aujourd’hui. « Cela a également des conséquences politiques », selon Margot Kässmann. « L’Église doit pratiquer la résistance là où les droits de l’homme sont foulés au pied. »
« Dans une société sécularisée, le témoignage commun des chrétiennes et des chrétiens a une importance capitale », a insisté l’ancienne présidente du Conseil de l’EKD. « Plus nous apparaissons forts ensemble, et plus nous serons écoutés. »
Berne, le 27 novembre 2012
FEPS