L’avortement des filles à une grande échelle, sous prétexte que les filles ne sont pas du goût des parents, c’est ce que dénonce le journal de la gauche alternative TAZ à juste titre.
Un médecin s’élève contre l'avortement de masse
Berlin (idea) – En Inde, l'avortement de foetus féminins appartient à la vie quotidienne. Quiconque opte néanmoins pour la naissance d'une fille s’apprête à vivre dangereusement. C’est ce que rapporte "taz" ("Taz"), le quotidien berlinois de la gauche alternative.
Des études indiennes ont montré qu'au cours des 20 dernières années douze millions de fillettes ont été tuées dans le sein maternel parce que leur famille préférait un garçon.
Depuis les années 90, les familles en Inde peuvent déterminer très tôt grâce à l'échographie le sexe de leur enfant à naître et provoquer alors l’avortement des filles, selon TAZ.
Selon les Nations Unies, il manque à ce jour 85 millions des filles en Inde et en Chine (où la politique de l'enfant unique menée par le pouvoir en place a conduit également à des avortements de masse).
Le reportage cite le président de la Commission nationale des droits des enfants en Inde, Shanta Sinha: « Les motifs avancés pour assassiner les filles à naître ne sont pas étrangers à des considérations très contemporaines - on veut de grands mariages, de magnifiques cadeaux et un fils fier, mais pas de fille économiquement inutile. Il s'agit d'une brutalisation des comportements individuels à l’égard de la vie humaine, que seule pouvait provoquer la modernisation ».
Plus de victimes qu’au temps d’Hitler ou de Staline
Le rapport décrit le sort de Mitu Khurana, 34 ans, médecin, qui a donné naissance, contre l’avis de son mari, à deux filles jumelles. Elle a poursuivi son mari pour avoir tenté d'assassiner ses propres filles à naître.
A ce propos, TAZ déclare : elle est «la première femme qui s’élève devant les tribunaux contre un crime des millions de fois répété que presque tous cachent». Une fois que l’écographie laissait apparaître qu'elle aurait deux filles, son mari lui a demandé de se faire avorter, témoigne Khurana. Ce qu'elle a refusé.
Puis son mari l'a enfermée à la maison et ne lui a donné aucune nourriture. Pour provoquer une fausse couche, il l’a jetée deux fois dans les escaliers. En outre, la famille de son mari avait menacé de noyer ses filles après la naissance.
Khurana a réussi à s'échapper chez ses parents et a donné naissance à deux filles qui ont maintenant sept ans. Les procédures engagées contre son mari sont toujours en cours.
La plupart des procédures en Inde peuvent prendre dix ans ou plus, selon le reportage. A travers le procès de son mari, Mitu Khurana veut avant tout attirer l’attention sur l’injustice des millions de fois répétée de l'avortement: « Nous tuons aujourd’hui plus de filles à naître que Hitler ou Staline n’a causé de victimes. Mais ici, en Inde, personne ne crie et personne n'est puni pour cela».
29.11.2012
Traduction eemni
idea.de