Un mémorial de bougies, de fleurs, d'animaux en peluche et de cartes en l'honneur des enfants et des adultes qui sont morts dans la fusillade le 14 décembre à l'école primaire Sandy Hook à Newtown, Connecticut Une photo UMNS par Arthur McClanahan, Conférence annuelle de l'Iowa.
Un reportage UMNS
Par Linda Bloom et Kathy L. Gilbert *
Au moment même où les cloches des églises à travers le pays ont sonné pour ceux qui ont perdu leur vie à Newtown, Connecticut, l'évêque évangélique méthodiste Peter Weaver et d'autres chefs religieux ont parlé de la nécessité de mettre en oeuvre de la compassion et des mesures de prévention contre la violence des armes.
Au cours d'une conférence de presse de ce 21 décembre qui se tenait à l'extérieur de la Cathédrale nationale de Washington, les dirigeants religieux ont souligné une fois de plus la nécessité d'une meilleure gestion de la maladie mentale et d'une législation plus stricte pour contrôler les armes de poing, les armes d'assaut et les magazines sur les armes à feu, a déclaré Weaver, secrétaire exécutif du Conseil des Évêques méthodiste uni.
La conférence de presse comprenait le tintement de la cloche funèbre de la cathédrale à 9h30, heure à laquelle la fusillade a eu lieu une semaine auparavant. Dans le même temps, CNN a diffusé la sonnerie de la cloche de l'église United Methodist Church (UMC/EMU) à Newtown par les pasteurs de l'église, le révérend Mel Kawakami, le révérend Jane Sibley et le révérend E. Sue Klein. La cloche a sonné 28 fois en mémoire des 28 victimes de la tragédie du 14 décembre à Newtown et de son école primaire de Sandy Hook.
" Nous sommes au coeur de Sandy Hook" a dit Kawakami plus tôt. "C'est le bon moment de faire une pause, de prier et de se souvenir de chaque vie qui a été perdue, et de mettre notre confiance en Dieu".
A Washington, le rabbin David Saperstein, du Centre d'action religieuse du judaïsme réformé, a déclaré que les dirigeants religieux s'étaient rassemblés pour répondre à la question de savoir si «le contrôle des armes sensibles» était une question de religion.
Leur réponse a été un oui sans réserve. "La distribution incontrôlée des armes à feu est une offense à Dieu et à l'humanité», a déclaré Saperstein. «Notre société pleine d'armes, prédisposée à la violence, a transformé les armes en idoles. Et la réponse appropriée à l'idolâtrie religieuse est une indignation morale soutenue", a convenu Weaver.
"Cela doit devenir une question de conscience morale, et pas seulement politique", a dit Weaver. "Ce n'est pas une affaire entre républicains ou démocrates, cela concerne nos enfants et ce que certains ont appelé une « épidémie nationale » de la violence des armes".
L'Eglise Méthodiste Unie va continuer à travailler sur la question par le biais de "Religions Unies contre la violence des armes". Le week-end du 5 au 6 janvier, cette organisation et le Conseil national des Eglises demandent aux congrégations à travers le pays de tenir un sabbat de prévention de la violence des armes . Les églises peuvent apporter sermons, prières et forums d'éducation contre la violence des armes.
Saperstein a également annoncé que le clergé et les dirigeants impliqués dans la justice sociale seraient encouragés à passer des milliers d'appels téléphoniques au Congrès le 5 février pour exiger que des mesures efficaces soient prises immédiatement pour le contrôle strict des armes.
La violence des armes, sujet de préoccupation de longue date
Beaucoup de croyants se sont exprimés au cours de ce qui est devenu une semaine de deuil national. Weaver a fait remarquer que les méthodistes unis ont soutenu l'idée de d'interdire à l'échelle du pays l'acquisition par le public d'armes de poing et d'armes d'assaut.
La position actuelle de la dénomination sur la violence des armes, d'abord adoptée en 2000 et modifiée en 2008, appuie la législation fédérale au Congrès américain pour réglementer l'importation, la fabrication, la vente et la possession d'armes à feu et de munitions par le public.
Evêque Peter Weaver
Il y a quatre ans même, l'Eglise méthodiste unie a noté que le risque de violence par des armes de poing sur les enfants et les jeunes était plus fort que jamais.
Le 19 décembre, les chefs religieux ont organisé un rassemblement qualifiant la violence armée de «question morale, spirituelle et religieuse» et exhortant les paroisses à s'impliquer de toutes les manières possibles pour empêcher une autre fusillade mortelle.
Le rassemblement a eu lieu sur le site historique où les chefs religieux se sont réunis en 1838 pour désigner l'esclavage comme une question morale, spirituelle et religieuse, a déclaré le révérend James F. McIntire, pasteur de l'église méthodiste unie Hope, à Havertown, Pennsylvanie, et président du Heeding God’s Call .
«Nous ne sommes pas opposés aux armes ni aux droits liés au Second Amendement, mais nous avons la responsabilité morale de mettre un terme à la violence des armes», a-t-il dit.
Envoi de lettres
Bill Mefford, de la commission méthodiste unie d'Eglise et Société, demande à d'autres congrégations EMU en Virginie, d'écrire des lettres au président Obama et aux membres du Congrès pour les exhorter à rendre la possession d'armes plus responsable et d'interdire les armes d'assaut . Il a dit avoir reçu de nombreux messages via Facebook de personnes désireuses à faire entendre leur voix.
«A la suite de tels messages, j'ai entendu dire que la Maison-Blanche, depuis Newtown, a reçu plus de 300.000 e-mails demandant de mettre fin à la violence des armes», a-t-il dit au Service de presse de l'Eglise Méthodiste Unie UMNS. «Alors, c'est comme un tollé, et je sens que les gens sont fatigués de la violence ...».
La Commission Eglise et Société veut mettre à jour la résolution de la dénomination sur le contrôle des armes pour inclure, entre autres, l'interdiction des armes d'assaut.
«Je suis impatient de voir le président mettre rapidement en place le Groupe de travail sur la violence des armes et exiger une feuille de route les prochains mois", a déclaré Mefford. «Il n'y a plus de temps à perdre, quand on sait que tous les jours plus de 75 personnes meurent de la violence des armes. C'est trois massacres de Newtown tous les jours.
Conséquences de la violence quotidienne
Les conséquences vont au-delà des événements horribles de la tuerie de Newtown qui retient l'attention de la nation. «Chaque jour, il y a des enfants et des adultes qui perdent la vie ou sont gravement blessés par la violence des armes», a noté Weaver.
Résolutions
Voici quelques-unes des positions officielles de l'Église Méthodiste Unie sur les armes et la violence:
- La violence des armes à feu
- L'Eglise est une zone exempte d'armes
- La violence dans les médias et les valeurs chrétiennes
- Jeux vidéo violents
Weaver déclare: "Passez des larmes lassées de souffrir à l'action forte".
«Action forte» pour Weaver signifie être des communautés pleines de compassion pour ceux qui sont en deuil, pour les quelque 300 personnes qui meurent ou sont blessées chaque jour suite à la violence des armes et pour ceux dont la santé mentale et les besoins affectifs sont le plus souvent négligés.
En outre, des «communautés de conscience» doivent prophétiquement clamer haut et fort la différence entre le bien et le mal. «Trop souvent, l'Église récemment a gardé le silence sur ce qui continue - dans les médias et dans d'autres endroits - à glorifier la violence», a dit Weaver.
En tant que «communautés portées à l'engagement concret», les Méthodistes Unis et d'autres croyants peuvent modéliser des «politiques sociales et des styles de vie personnels qui mettent fin à la violence insensée des armes», a dit Weaver a dans sa déclaration lors de la conférence de presse.
«En tant que nation, nous avons consacré des ressources considérables pour répondre à nos préoccupations au sujet du terrorisme en provenance de « l'extérieur », mais le terrorisme de la violence des armes en provenance « de l'intérieur », en prenant tous les jours nos enfants et bien d'autres vies innocentes exige maintenant que l'on se donne le courage et les ressources nécessaires pour lutter contre la violence des armes à feu dans toute sa complexité », a dit Weaver.
L'événement du 21 décembre a été organisé par la Cathédrale nationale de Washington et par le Centre d'action religieuse du judaïsme réformé.
En plus de Weaver et Saperstein, d'autres intervenants dont Théodore cardinal McCarrick, ancien archevêque de Washington, le révérend Mariann Edgar Budde, évêque du diocèse épiscopal de Washington, le Très Révérend Gary Hall, doyen de la cathédrale nationale de Washington, et l'imam Mohamed Magid, président de la Société islamique d'Amérique du Nord.
En outre, le révérend Michael Livingston, ancien président du Conseil national des Eglises, le rabbin Julie Schonfeld, vice-président exécutif, l'Assemblée rabbinique, le pasteur Gabriel et le pasteur Joshua Salguero Rodriguez, de la Coalition Nationale Latinoamériciane évangélique, le pasteur A. Carroll Baltimore Sr., président de la Convention baptiste nationale progressiste, et le révérend Richard Cizik, président du "New Evangelical Partnership for the Common Good".
Autres responsables à participer, le Dr Rajwant Singh, Président du Conseil sur la religion et l'éducation sikh, Sandy Sorenson, "Justice and Witness Ministries", de l'Église unie du Christ, Nathan Diament, Institut des affaires publiques, de l'Union orthodoxe, Diane Randall, secrétaire exécutif des "Friends Committee on National Legislation" et Curtis Ramsey-Lucas, de l'"American Baptist Church".
* Bloom est journaliste multimédia du service de presse méthodiste uni basé à New York
le 21 décembre 2012
Traduction eemni