Nouveaux modes de formation des pasteurs méthodistes (UMC) en Europe


Les représentants des séminaires européens se sont réunis à Moscou pour envisager de nouveaux modes de formation théologique aux pasteurs de l'Eglise Méthodiste Unie (UMC).

Vicki Brown* 

L'Eglise Méthodiste Unie (UMC) en Europe forme ses pasteurs de diverses manières:  à travers les cours traditionnels au séminaire théologique, les classes intensives une fois par mois, les cours intensifs d'une semaine, et l'lE-Academy, la formation méthodiste dispensée en ligne.

Michael Nausner, directeur des relations internationales à la Faculté de théologie de Reutlingen, a déclaré que les professeurs de théologie ne participaient pas seulement à la connexion méthodiste, mais aussi à l'œuvre même de Dieu, oeuvre connexionnelle  qui va au-delà des limites d'une Église.

Les professeurs réunis à Moscou ont appris ce qui se passait à Reutlingen, un séminaire traditionnel en dur ; ils ont aussi découvert d’autres programmes, - formations courtes, cours intensifs mis sur pied au Séminaire théologique de Moscou et au Séminaire théologique méthodiste Baltique. La conférence sur les nouvelles tendances en matière d'éducation théologique qui a eu lieu au 2 au 4 octobre a également examiné l'approche de la Methodist E-Academy, offre d'enseignement en ligne spécifique à l'Eglise méthodiste unie (UMC).

Nausner dit que les approches utilisées étaient "différentes" les unes des autres, mais qu’elles avaient en commun de tenter de «répondre aux besoins d'un corps d'étudiants de plus en plus diversifié culturellement, géographiquement dispersé et socialement différencié». Il a dit que les trois méthodes avaient recours à l'enseignement à distance par voie électronique avec un certain nombre d'"heures de contact".

L'objectif de la réunion était d'examiner les nouvelles formes d'enseignement théologique, a déclaré le pasteur Serge Nikolaev, président du Séminaire Théologique de Moscou de l'Église Méthodiste Unie (UMC).

Le séminaire de Moscou doit tenir compte des grandes distances et des étudiants qui sont déjà pasteurs locaux ou qui ont déjà des emplois à temps plein. Il avait utilisé pendant deux ans un cursus modulaire où les étudiants faisaient leurs lectures avant de venir à Moscou pour une semaine intensive de cours et de formation spirituelle, avant de retourner à la maison pour terminer leurs dissertations et autres travaux.

Meeli Tankler, présidente du Séminaire Théologique méthodiste balte à Tallinn, en Estonie, a parlé de l'expérience qui a consisté à adopter un format modulaire de cours étalés du jeudi au samedi avec un programme de vulgarisation pour les étudiants étrangers qui viennent à l'école deux fois par an pendant trois semaines.

«Je suis parvenu à la conclusion que, pour changer le principal modèle de formation des gens au séminaire, l'ensemble du paradigme de l'enseignement et de l'apprentissage devait changer quelque peu», dit Tankler. Elle a offert quatre concepts clés de ce changement:

  • Penser en fonction des étudiants en voie d'acquérir leurs propres connaissances plutôt qu'en fonction des enseignants cherchant à transmettre leur connaissance.
  • Chercher consciemment à faciliter l'apprentissage en soulignant les ressources importantes, en fournissant des outils pour l'évaluation des différentes ressources théologiques, et en enseignant l'art de résoudre les problèmes au lieu d'offrir des solutions toutes faites.
  • Demander aux étudiants de lire à différents niveaux au cours des différentes phases du processus d'apprentissage.
  • Utiliser les discussions en classe plus volontiers et à bon escient comme outils de réflexion mutuelle, et comme moyen d'intérioriser la connaissance.

A la fois Nikolaev et Tankler, ils ont dit que la formation spirituelle continuait d'être pour eux une grande préoccupation lorsque les élèves ne se réunissent que pour de brèves périodes de formation intensive.

Tankler dit que même en mettant intentionnellement l'accent sur un temps d'adoration et de communion fraternelle, les étudiants n’avaient pas assez de temps pour expérimenter et évaluer à la fois le culte et la communion chrétienne comme quelque chose d'essentiel pour leur santé et leur croissance spirituelles.

L'évêque Hans Växby a dit que les étudiants avaient besoin de foi, de vocation, de faire l'expérience d'une église de maison, de modèles, de connaissances de base dans l'histoire, la Bible et la théologie. Il a dit qu'un séminaire pouvait offrir à un étudiant d'acquérir des connaissances, un savoir-faire et des compétences, une formation professionnelle, une connaissance du milieu ecclésial, et une culture.

L'Eglise a besoin de séminaires pour former des pasteurs et des responsables bien équipés, a déclaré Växby, qui a demandé si l'enseignement modulaire était une réponse adéquate aux défis tels que l'attractivité du rôle du pasteur.

Le révérend Rena Yocom, secrétaire général adjointe de la Commission pour la formation supérieure et le ministère de l'Église méthodiste unie (UMC), a admis que la formation dans un séminaire traditionnel ne répondait pas aux besoins de la culture actuelle en Europe de l'Est. Même Reutlingen, séminaire résidentiel traditionnel de l'Église Méthodiste Unie en Allemagne, annonce qu'elle change ses horaires de cours pour s'adapter aux nouveaux engagements familiaux et professionnels des étudiants.

La méthodiste E-Academy était aussi une réponse à la nécessité de compléter par des voies nouvelles la formation théologique des étudiants méthodistes qui fréquentent les séminaires oecuméniques.

Yocom dit que l'aspect le plus prometteur de la conférence était la volonté des enseignants à travailler ensemble pour explorer de nouveaux modèles et reconnaître la valeur du travail effectué en utilisant une variété de méthodes.

Et Bruce Birch, doyen et professeur de théologie biblique au Wesley Theological Seminary qui le premier avait avancé le format modulaire comme meilleur modèle pour le séminaire théologique de Moscou, a déclaré que le modèle traditionnel d'études basé sur une suite de semestres de cours trouvait son origine sur une hypothèse d'études à temps plein et résidentiel. Ce modèle, dit-il, se dégrade aussi bien en Amérique du Nord qu'en Europe.

«Le vilain petit secret, c'est que les séminaires et les facultés américaines ont intégré des approches modulaires à leurs propres programmes depuis des années». La quasi-totalité des cours de doctorat, des cours d'été et des cours de la session de janvier sont assumés au cours d'une semaine intensive ou tout au plus de deux semaines.

* Brown est rédacteur en chef adjoint, Commission pour la formation supérieure et le ministère.

26/11/2012

GBHEM