La Pentecôte – œuvre du peintre Fernando Yáñez de la Almedina
Ils étaient tous déconcertés, et dans leur perplexité ils se disaient les uns aux autres:
«Qu’est-ce que cela veut dire?»
(Actes 2, 12)
Les jours suivant la résurrection furent sans doute chargés de perplexité et de crainte pour les disciples de Jésus. Certains d’entre eux avaient réellement vu le Christ ressuscité – dans la chambre haute, sur le chemin d’Emmaüs, ils avaient même touché ses blessures et partagé un morceau de poisson. Et maintenant, ils se trouvaient réunis tous ensemble, dans l’attente. Cela n’a pas dû être facile pour eux, serrés dans une pièce exiguë, se demandant ce qu’ils attendaient en fait et ce qu’on allait exiger d’eux. C’est alors que se manifestèrent le vent et les langues de feu et qu’ils se mirent à parler d’autres langues.
Observant les choses de l’extérieur, la foule, dans la rue, posait la question: «Qu’est-ce que cela veut dire?» Même certains des disciples de Jésus qui avaient vu de nombreux miracles et avaient entendu directement le Fils de Dieu ont peut-être posé la même question: «Qu’est-ce que cela veut dire?»
Lorsque nous lisons le récit de la première Pentecôte, nous nous posons nous aussi la question: «Qu’est-ce que cela veut dire?» Ceux qui subissent les conséquences de crises politiques ou financières, qui connaissent la violence, l’occupation, la guerre ou le conflit demandent: «Qu’est-ce que cela veut dire?» Les réfugiés, les victimes de catastrophes naturelles – inondation, sécheresse, tremblement de terre, tsunami – demandent: «Qu’est-ce que cela veut dire?» Les personnes qui sont affectées par le VIH/SIDA ou qui luttent pour procurer à leur famille de la nourriture, de l’eau potable, un logement, une formation demandent: «Qu’est-ce que cela veut dire?» Ceux qui souffrent de la disparition prématurée d’une personne aimée demandent: «Qu’est-ce que cela veut dire?» Ceux dont la terre natale risque de disparaître sous l’effet des changements climatiques demandent: «Qu’est-ce que cela veut dire?»
Alors que nous réfléchissons à l’événement de la Pentecôte, nous réalisons que ce premier acte de l’Esprit Saint met en évidence la diversité du peuple de Dieu. Les disciples ne viennent pas des mêmes nations, ils ne parlent pas la même langue. Leurs avis divergent sur la manière d’interpréter ce qu’ils ont vécu ou vu. Mais ils sont d’accord pour reconnaître les actes puissants de Dieu et le pouvoir de Dieu de les transformer, eux et le monde.
De même que la puissance de l’Esprit est descendue sur les disciples, de même elle vient sur nous aujourd’hui. Par sa présence vivante, Jésus Christ poursuit l’œuvre salvatrice de guérison de la rupture du monde et vient nous insuffler le courage, l’espérance et la puissance transformatrice de l’amour.
Puisse le même Esprit Saint de cette première Pentecôte nous remplir une fois encore de telle sorte que, à l’image des disciples réunis tous ensemble, nous soyons remplis de l’amour de Dieu et d’une nouvelle compréhension les uns des autres. Et puissions-nous être transformés!
Les présidentes et présidents du Conseil œcuménique des Églises:
- M. John Taroanui Doom, Église protestante maohi (Polynésie française)
- Pasteur Simon Dossou, Église protestante méthodiste du Bénin
- Pasteur Soritua Nababan, Église chrétienne protestante batak (Indonésie)
- Pasteure Ofelia Ortega, Église presbytérienne réformée de Cuba
- Patriarche Abune Paulos, Église orthodoxe Tewahedo d'Éthiopie
- Pasteure Bernice Powell Jackson, Église unie du Christ (États-Unis)
- Dame Mary Tanner, Église d’Angleterre
- Archevêque Anastasios de Tirana et de toute l’Albanie, Église orthodoxe autocéphale d’Albanie
16 mai 2012
COE