Le COE demande la création d'une commission sur l’utilisation abusive de la loi sur le blasphème au Pakistan

Les participants et participantes à un débat sur l'utilisation abusive de la loi sur le blasphème au Pakistan, organisé sous l'égide du Conseil œcuménique des Églises (COE), ont exhorté le gouvernement pakistanais à «prendre des mesures réalistes et fermes pour mettre fin à l'utilisation abusive de la loi sur le blasphème, qui entraîne des violations en masse des droits de la personne.»

«Les modifications mineures en matière de procédure n'ont pas produit de résultats; elles n'ont pas réussi à atténuer les conséquences extrêmement fâcheuses d'une loi intrinsèquement sujette aux abus», a fait savoir le groupe dans un communiqué rendu public le 19 septembre.

Le communiqué a été publié à l'issue d'un débat public qui s'est tenu du 17 au 19 septembre à Genève (Suisse), sur le thème «Utilisation abusive de la loi sur le blasphème et minorités religieuses au Pakistan», organisé par la Commission des Églises pour les affaires internationales (CEAI) du COE.

La loi sur le blasphème est contenue dans le Code pénal du Pakistan. Le communiqué du COE fait valoir que, depuis les amendements entrés en vigueur dans les années 1980, la loi «n'est pas précise dans sa formulation et elle est appliquée arbitrairement par la police et les pouvoirs judiciaires»; on lui reproche par ailleurs d'être «devenue l'une des lois les plus rigoureuses du pays.»

Les participants au débat public, qui représentaient diverses communautés religieuses – notamment des traditions chrétienne, musulmane et hindoue – ainsi que des organisations de la société civile, ont prié le gouvernement de «mettre en place immédiatement une commission d'enquête dotée des compétences nécessaires pour examiner les conséquences tragiques de la loi sur le blasphème et proposer une issue à cette situation difficile et embarrassante.»

Les participants ont en outre «affirmé la nécessité que la société civile assiste la commission dans ses délibérations, suive de près ses progrès et tienne les communautés informées.»

Le débat public a évoqué divers plans d'action relatifs à des campagnes mondiales, proposés par les participants à l'issue de leurs délibérations en groupes de travail. «La CEAI jouera un rôle moteur pour déterminer les priorités parmi les propositions qui ont été faites et elle mettra au point des stratégies visant à faciliter les campagnes auprès des membres du COE et de la communauté internationale à divers niveaux, afin de répondre aux répercussions négatives de la loi sur le blasphème et aux violations des droits des minorités religieuses au Pakistan », a déclaré Mathews George Chunakara, directeur de la CEAI.


20 septembre 2012

COE