La faim des Chinois pour la religion


L’ONG pour les droits de l’homme IGFM critique l’application systématique de la torture aux chrétiens

En République populaire de Chine, il y a une grande soif de religion. Cette évaluation a été faite par un membre de la Société Internationale pour les Droits de l'Homme (SIDH/IGFM), Man-Yan Ng (Heidelberg) auprès de l’Agence de Nouvelles protestante idea.

C'était à l'occasion de la conférence de presse qui s’est tenue le 7 novembre à Düsseldorf. Selon ses dires, les églises de maison non-enregistrées par l’État se développent rapidement. Le Parti communiste redoute ce mouvement de l'église souterraine, parce que le principe «de la carotte et du bâton» ne marche pas pour les chrétiens professants. C'est pourquoi le pouvoir leur voue une répression plus féroce.

Le représentant de l’IGFM estime à 80 millions le nombre de chrétiens en Chine, dont la moitié pratique leur foi dans les églises reconnues par l'Etat. L'autre moitié se réunit secrètement dans les églises de maison.

Si leurs membres sont découverts, ils sont alors menacés de torture systématique lors de leur arrestation. Le choc électrique est préféré à toutes les autres formes de torture, car il ne laisse pas de trace. Ng Man-Ya suppose que sur les quatre millions de Chinois qui doivent trimer dur dans les camps de travail «comme des esclaves, sept jours par semaine jusqu'à 16 heures par jour», 30 % sont chrétiens.

Les prisonniers sont souvent retenus dans les camps sans jugement ni la possibilité de se défendre. Selon l’IGFM - comme on dit - plus de 1.000 cas de torture ou de mort dans les prisons chinoises et les centres de rééducation sont à déplorer.

Les services de police chinois peuvent sans juges ni avocats envoyer "administrativement" des citoyens pour un maximum de trois ans dans un camp de travaux forcés à des fins de "rééducation". Le responsable de l’IGFM a exhorté les Eglises d'Allemagne à prêter une attention plus grande à la situation des chrétiens persécutés en Chine.

Aucun signe d’améliorations

Le 8 novembre commence à Beijing le 18ème Congrès du Parti communiste chinois. Selon le porte-parole de l’IGFM, Martin Lessenthin (Londres), il n'existe pas la moindre preuve que les communistes seuls au pouvoir garantissent les droits de l'homme et veuillent introduire un État de droit. La situation des chrétiens ne s’est pas améliorée.

Selon Lessenthin, le parti communiste n’a tenu aucune de ses promesses en matière de droits de l'homme et n’a toujours pas admis du bout des lèvres la torture systémique, l'usage excessif de la peine de mort ou le prélèvement d'organes».

Pas de changement par le commerce

Selon les estimations de l’IGFM, l’espoir que le commerce de la Chine avec les Etats démocratiques se traduise par une ouverture démocratique et la protection des droits fondamentaux de l'homme, a été déçu: «Même les normes internationales minimales pour les droits des travailleurs, comme la protection contre l'expropriation n’ont été garanties».

Les entreprises allemandes, qui produisent en Chine, admettent que dans les usines des fonctionnaires du Parti communiste surveillent certains employés. Il ne peut donc pas exister de syndicats libres, ni de critères de production contraignants pour les employeurs.

07.11.2012

Traduction eemni

idea.de