« Diaconie – la petite différence »

Les délégués de la Conférence de Diaconie de la Fédération des Églises protestantes de Suisse ont discuté de la différence entre diaconie ecclésiale et offres laïques. 

La diaconie est-elle différente du travail social non ecclésial ? Apporte-t-elle une valeur supplémentaire ? Ces questions ont été discutées par 47 délégués et invités des Églises de la Fédération des Églises protestantes de Suisse et d’institutions diaconales, réunis le 24 avril à Berne sur le thème « Diaconie – la petite différence ». 

Une double prétention menace la tentative de considérer la diaconie comme une aide à valeur religieuse ajoutée, a dit Heinz Rüegger, collaborateur scientifique de l’Institut Neumünster, dans son exposé: « D’abord une surestimation étrangère à la réalité de la faculté chrétienne d’aide, ensuite une dépréciation de la compétence à aider de personnes sans foi chrétienne. » Chez les responsables diaconaux, on constate toujours le besoin de présenter sa propre action sociale comme différente de celle d’acteurs laïques. Cela doit faire l’objet d’un examen critique, pour Heinz Rüegger. L’aide de chrétiennes et chrétiens n’est le plus souvent pas différente de celle d’acteurs sans motivation chrétienne. De plus, «l’exigence religieuse-idéologique de devoir, dans la diaconie, être différent, meilleur, plus sauvé qu’ailleurs, pourrait soumettre les personnes qui y travaillent à une pression à la prestation ». 

C’est une position différente qu’a défendue Brigitte Arnold, sœur de la communauté Diakonissenhaus (Maison des diaconesses) à Riehen. L’action diaconale n’est pas meilleure que l’engagement social. Le professionnalisme ne fait pas tout. La spécificité de l’action diaconale par rapport à l’action sociale réside toutefois « dans le fait d’être fondée en Christ », a souligné Brigitte Arnold. L’action diaconale consiste « d’abord et surtout à transmettre l’amour dont j’ai fait l’expérience dans et par le Christ ». Une telle attitude a une influence sur le service au prochain, elle est perceptible. 

Les délégués de la Conférence de Diaconie ont débattu ensuite de l’étendue de la discussion sur la différence entre diaconie et travail social, et se sont demandés comment mieux positionner la diaconie à l’intérieur du système social en général. Le débat avait pour toile de fond un projet en cours, le Conseil de la FEPS ayant été chargé de présenter fin 2013 à l’Assemblée des délégués des mesures pour améliorer le rapprochement, la coordination et la conduite des contenants de la diaconie. 

La Conférence de Diaconie est une plateforme de réflexion de la FEPS; elle se réunit deux fois par an pour discuter de thèmes précis. Elle se compose d’au moins une représentante ou un représentant des Églises membre de la FEPS, et des œuvres d’entraide et organisations proches de la FEPS, ainsi que d’importantes institutions diaconales. La Conférence de Diaconie est représentée à l’Assemblée des délégués de la FEPS, où sa délégation dispose de deux sièges. La prochaine Conférence de Diaconie aura lieu le 13 novembre 2012 à Berne.


FEPS