Comment mesurer la croissance de l'Église?

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Rosemarie Wenner, évêque méthodiste: l’EEM ne veut pas dire „Une Église fatiguée“*

Rutesheim (idea) – Que les églises évangéliques méthodistes allemandes se donnent des objectifs de croissance numérique n’enchante pas vraiment l'évêque de l'Église libre, Rosemarie Wenner (Francfort). Depuis mai, elle assume aussi la présidence du Conseil des évêques de l'Eglise méthodiste unie dans le monde entier (UMC).

Lors de la Conférence centrale des méthodistes allemands, qui se tient du 13 au 18 novembre à Rutesheim près de Stuttgart, elle a indiqué que les communautés américaines s’étaient fixées des objectifs concrets, comme un plus grand nombre de fidèles ou de membres dans les communautés locales d’ici 2016. Les méthodistes en France et la Suisse ont eux aussi adopté de tels objectifs.

A ce sujet, l'évêque dit aux 100 délégués présents à la Conférence: «Je suis jusqu’ici réticente à conseiller aux églises en Allemagne, de retenir pour critère les données statistiques. Nous nous attendons, je l'espère, que le Christ appelle des gens à le suivre dans chacune de nos communautés».

Multiplier l’offre de programmes dans l’église locale pour quelques intéressés est un danger contre lequel l’évêque Wenner met en garde, parce que cela conduit à l'épuisement des responsables.

Ensuite, on a l'impression que l’"EEM" est un acronyme pour "Une église fatiguée»*. Comme antidote, l’évêque a recommandé pour adjuvants spirituels la prière personnelle et communautaire, la lecture régulière de la Bible et la fréquente participation à la Sainte Cène ainsi qu'une réduction des activités.

Non, il n’est pas obligatoire pour chaque communauté d’avoir une offre étendue. Wenner a également plaidé pour une plus grande coopération avec les églises protestantes, avec qui a été conclue il y a 25 ans une communion de chaire et d'autel (ndlr Concorde de Leuenberg qui a donné naissance à la Communauté des Eglises Protestantes d’Europe CEPE). Certaines missions sur le plan local peuvent être assumées soit ensemble, soit par une église à la place de l'autre. Il est concevable que des cultes communs soient organisés «de telle sorte qu’ils soient 20 chrétiens protestants à se rassembler plutôt que deux fois dix chrétiens protestants».

Pour une «Église avec d’autres»

Selon Wenner, l'UMC doit être «une Église avec les autres» pour «travailler à bâtir une société humaine». Cela comprend un engagement pour de meilleures conditions de vie et pour le renouvellement de la terre dévastée.

L'évêque a refusé que l’on fasse primer l'évangélisation sur la diaconie ou vice-versa. Elle décline aussi l’alternative entre l'œcuménisme et le travail parmi la jeunesse, la formation théologique et l'éducation des adultes. L'Église doit rester active dans tous ses champs d’activité. A cet égard, elle est souvent tributaire de la coopération avec d'autres partenaires.

Sel et lumière pour le monde

Lors du culte d'ouverture, l'évêque Frank Otfried July du Württemberg (Stuttgart) a appelé les chrétiens à privilégier les priorités de Dieu.

Plus important que les cercles de réflexion ou les ateliers de stratégie, il faut se laisser utiliser par Jésus-Christ comme sel et lumière du monde. L'évêque du diocèse catholique de Rottenburg-Stuttgart, Gebhard Fürst, a déclaré que la demande exprimée dans la prière du Seigneur «Que ton règne vienne» engage les Églises entre elles: « Nous devrions chercher ensemble le Règne de Dieu sans nous lasser ».

Le secrétaire général de l'Alliance évangélique allemande, Hartmut Steeb (Stuttgart), a salué le développement des relations œcuméniques. Dans le monde, plus de 60 millions de personnes se réclament de communautés méthodistes. En Allemagne, l'Eglise méthodiste unie dénombre 55.000 membres et amis qui sont desservis par 290 pasteurs dans plus de 500 communautés.

* Jeu de mot intraduisible en français à partir du sigle de l’Eglise Evangélique Méthodiste: EmK = «eine müde Kirche».

14.11.2012

Traduction eemni

idea.de