Son histoire
L’expansion du méthodisme
LE MÉTHODISME AUX ETATS-UNIS
C’est par divers groupes d’émigrants que, dans la deuxième moitié du XVlIIe siècle, la pensée méthodiste a été apportée dans le Nouveau Monde. Lorsque certaines colonies britanniques d’Amérique du Nord se rendirent indépendantes en 1783, il se produisit, dans les États-Unis nouvellement créés, un vide religieux, car les ecclésiastiques anglais fidèles à la royauté étaient retournés dans leur patrie.
C’est dans ces circonstances que fut fondée, à Noël 1784, l’Église Méthodiste Épiscopale, plus tard dénommée “ The United Methodist Church ” (UMC) — Église Évangélique Méthodiste (EEM) -, qui entreprit aussitôt une œuvre d’évangélisation et d’édification dont le rayonnement allait au-delà des barrières linguistiques existantes.
En Grande-Bretagne, le méthodisme, même après la mort de John Wesley, restait fidèle à la pratique des « cercles d’édification » au sein de l’Église anglicane, il n’en fut pas de même aux États-Unis, où la constitution politique interdisait la reconnaissance d’une église d’État : le méthodisme s’y organisa en église indépendante. Celle-ci institua le ministère d’évêque qui consiste à présider les conférences annuelles, ordonner les pasteurs et leur donner une affectation, ainsi qu’à promouvoir l’unité au sein de l’église.
Les méthodistes américains s’organisèrent en église pour faire face à une réalité politique inédite et non pour se distinguer de l’anglicanisme.
LE MÉTHODISME EN FRANCE ET EN SUISSE
En France et en Suisse, le méthodisme était représenté par différentes branches.
La première branche dite wesleyenne était issue du méthodisme anglais et travaillait dans les deux pays. En 1900, elle s’est retirée de la Suisse et a vendu son seul immeuble à Lausanne à l’Église Méthodiste Épiscopale. En France, elle s’est unie à l’Église Réformée de France (ERF) en 1938, à l’exception de quelques églises du Sud-Est regroupées sous la dénomination d’« Église Méthodiste de France » (EMF).
L’Église Méthodiste Episcopale et l’Union Évangélique (« Evangelische Gemeinschaft ») ont leur origine aux Etats Unis. Dans la première moitié du XIXe siècle, en effet, des immigrés de langue allemande qui avaient connu là-bas le mouvement méthodiste écrivaient volontiers à leurs parents et amis restés au pays. Ils leur souhaitaient de connaitre à leur tour cette expérience si différente du rationalisme ambiant.
Ainsi, lorsque les premiers prédicateurs méthodistes de langue allemande arrivèrent en Alsace (1854) et en Suisse (1856), leur présence était déjà souhaitée et sollicitée en maints endroits : le champ était prêt pour la moisson.
L’Église Méthodiste Épiscopale et l’Union Évangélique (« Evangelische Gemeinschaft ») qui avaient une origine commune et avaient entretenu d’intenses relations durant de nombreuses décennies fusionnèrent, en 1968 pour former l’Église Évangélique Méthodiste (en France, l’UEEM).
En 2006, les quelques églises méthodistes issues de la tradition « wesleyenne se sont unies à l’UEEM pour former dorénavant l’Union de l’Église Évangélique Méthodiste de France (UEEMF).
L’article suivant rédigé par l’évêque Patrick Streiff vous fera entrer plus à fond dans l’histoire du méthodisme francophone en Europe.