Comme délégués de la Conférence annuelle Suisse/France/Afrique du Nord, Christine Schneider d’Embrach et le surintendant Etienne Rudolph de Mulhouse F ont pris part à la Conférence générale de l'Église évangélique méthodiste (EEM) du 20 mai 2016 à Portland (Oregon). - La Conférence générale se réunit tous les quatre ans. Ces délégués ont rendu compte de l’événement tel qu’ils l’ont vécu à l’ensemble de la Conférence annuelle réunie à Münsingen.
Etienne Rudolph a été fort impressionné par l’accueil chaleureux que les bénévoles ont réservé deux jours avant le début de la Conférence générale, à l’aide d’affiches EEM, aux nombreux délégués à leur arrivée à l'aéroport. Un total d'environ 900 délégués en provenance de six continents ont débarqué à Portland. En raison des nombreux assistants et visiteurs, le nombre de participants s’est élevé à environ 3500 personnes.
En général, il ne faut pas se représenter la Conférence générale sous les traits d’une Conférence annuelle, telle qu’elle se déroule actuellement à Münsingen, a souligné Christine Schneider: «Les discussions sont relayées en direct dans le monde entier, des lobbyistes distribuent des dépliants et cherchent à nous influencer. Les langues officielles de la Conférence sont de l’ordre de huit à dix langues. « C’est bien être d’une Église globale, mais il est extrêmement difficile de le vivre vraiment !
La Conférence a été ponctuée par des cultes quotidiens le matin et le soir, en différentes langues, avec différents styles et cultures musicales. De la prédication de l’évêque Abrahams, Etienne Rudolph retient cette parole: « Nous utilisons l'Évangile comme si nous avions pas d'argent, et nous utilisons l’argent, comme si nous ne connaissions pas l’Evangile ».
En référence aux deux journées qui ont été nécessaires pour fixer les règles à suivre en réunion, Etienne Rudolph dit avec un sourire: « Pour beaucoup, la discussion est plus importante que le contenu ». Tout en disant cela, il a fait remarquer qu’il était néanmoins question de nombreux défis de fond. Il était question, par exemple, de la thématique de la «sexualité humaine» avec un accent particulier sur la question de l'homosexualité.
En amont, une nouvelle règle a été proposée pour cadrer les discussions. Elle devait faciliter d'abord les discussions en petits groupes, puis en séance plénière sur des questions difficiles. On devait pratiquer ce qu’on appelle la « Conférence chrétienne »(en anglais « christian conferencing »).
Mais comme certains délégués avaient peur que de petits groupes de pression obtiennent trop de pouvoir, la motion a été rejetée. À la suite de cette décision, il y a eu regain de tension, dit l'évêque. Enfin, la demande a été faite aux évêques de prendre en main la Conférence. Les 80 évêques se sont alors retiré pour des consultations.
Ils ne voulaient prendre aucune décision, mais étaient néanmoins prêts à prendre des initiatives pour la suite des événements dans le souci de préserver l'« unité de l'Église». Ils ont suggéré la formation et la convocation d’une commission spéciale composée de personnes ayant des opinions différentes sur l'homosexualité qui travailleraient ensemble pour trouver la voie à suivre. Cette proposition a eu pour mérite d’éviter une division de la Conférence générale mais aussi de l'Église tout entière.
Pour l'évêque Patrick Streiff, deux points résument à merveille la Conférence générale:«Nous devons apprendre à nous asseoir ensemble à une même table, afin de parvenir à nous comprendre et à poser les bases aux décisions à prendre dans le futur ».