LES MIGRANTS POUR UNE FOIS AU CENTRE DE NOS DÉBATS

Conférence Annuelle 2010 24-27 juin 2010 à MÜNSINGEN / STRASBOURG


La matinée du samedi de la Conférence annuelle de Münsingen sortait des chemins battus : des migrants mais aussi des autochtones ont donné un aperçu de la vie d’une l'Eglise locale en présence de migrants.

pastedgraphic-62_med_hr.png


L’évêque David Kekumba Yemba (RDC) a été invité à Münsingen.

Au sein de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) en Suisse, il existe actuellement 11 communautés de migrants pratiquant huit langues différentes. Près de 30 autres groupes de migrants louent des locaux à l’EEM pour leurs événements. Il était grand temps d’aborder à la Conférence annuelle à Münsingen la question de la coexistence des immigrés et des indigènes sous le slogan «à la fois étrangers et proches les uns les autres - être chrétien avec des gens du monde entier». Un des points forts était la prestation fort inventive et divertissante de la compagnie de théâtre "Playback", qui avait le chic d’improviser en artistes sur le thème suggéré par le public en relation avec l’intégration et l’immigration. Histoires de la vie quotidienne, telle que celle d’un Africain qui s’est exercé à manger chez lui du fromage, ou celle d’un retraité suisse qui a dû surmonter ses appréhensions et ses préjugés au cours de ses vacances en remettant la clé de sa boîte aux lettres à une femme du Kosovo.

Professeur d’éducation physique africain à Wädenswil

Les communautés de migrants sont parmi les communautés qui croissent le plus rapidement au sein de l’EEM/EMU. Jörg Niederer, surintendant, est parti de ce constat. La communauté latino-américaine de Genève a connu une croissance très rapide : en 2001, le nombre de ses membres était de 55, en 2008 le chiffre a atteint les 160. Les migrants n’ont pas seulement trouvé un foyer spirituel dans des communautés de migrants, mais aussi dans les communautés traditionnelles de l’EEM/EMU. Des ressortissants de ni plus ni moins dix pays fréquentent la communauté germanophone de Bienne. Le professeur d’éducation physique Antonio Tshibinda s’est présenté à la CA comme membre de la communauté EEM/EMU de Wädenswil. Il a fui l'Angola pour la Suisse pour des raisons politiques, et a rejoint la communauté de Wädenswil en raison de ses origines méthodistes.

L’évêque David Kekumba Yemba, conférencier invité de la RDC n’explique pas la migration seulement par la situation des pays africains en constante détérioration économique. Les moyens de transport et de communication modernes jouent indéniablement un rôle. «Surtout dans ce monde rempli d'incertitude, Dieu nous appelle à faire des disciples pour changer le monde», a souligné Yemba. À une immigrée comme Ruth, il a donne de l’espoir : Ruth a été le canal obligé de la bénédiction divine, le Messie naîtra de sa descendance.

En plus de la proclamation de l'Evangile, l’EEM/EMU de RDC vise la réduction de la pauvreté. «Nous ne travaillons pas seulement pour les pauvres, mais aussi avec eux». C'est la mission de l'Eglise de distiller de l'espoir en dépit de circonstances défavorables. L'Évangile a permis de traverser les frontières sociales et à aller de l'avant ensemble. «L'Évangile accorde de la place à la paix et le bonheur dans ce monde», a conclu l'évêque congolais EEM/EMU.

Cuisine, Argent et musique au menu

Le pasteur EEM/EMU Félix William et son collègue africain Dosithé Mangandu ont évoqué leur collaboration courante dans l’EEM/EMU de Bienne. Certes, la plupart des cultes ont lieu séparément, vu que les modes de célébration diffèrent d’une communauté à l’autre. Mais les jours de fête spéciaux tels que Pâques ou Thanksgiving, les deux communautés assument ensemble la célébration.

Des histoires bibliques, connues de tous, présentées comme des sketches a permis de dépasser les barrières linguistiques. Les repas en commun ont rapproché les uns des autres. Félix Wilhelm ne cache pas qu'il y a aussi des points de friction. Cette préoccupation, toutefois, se retrouvent aussi dans les communautés traditionnelles EEM/EMU. «Autour de la cuisine, l'argent et la musique».