Sa foi
Fondements doctrinaux et Règles Générales
Les articles de foi de l'Eglise Méthodiste- Les articles de foi de l'"Evangelische Gemeinschaft" - Sacrements et signes - Baptême et Cène - La liturgie
Les articles de foi de l'Eglise Méthodiste
-Les articles de foi se fondent sur la version de 1808, lorsque la première disposition restrictive fut instituée (cf. art. 16.1 de la constitution). Cette version a été vérifiée en comparant le texte original de Wesley dans «The Sunday Service of the Methodists» (1784)-
- Article 1: La foi en la Sainte-Trinité
Il n'y a qu'un seul Dieu, vivant et vrai, éternel, immatériel, d'une puissance, d'une sagesse et d'une bonté infinies, créateur et conservateur de toutes choses visibles et invisibles. Et dans l'unité de cette Divinité il y a trois personnes d'une seule et même substance, puissance et éternité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
- Article 2: Le Verbe, ou le Fils de Dieu fait véritablement homme
Le Fils, Verbe du Père, le Dieu vrai et éternel, de même substance que lui, a revêtu la nature humaine dans le sein de la vierge Marie. Ainsi se sont unies en une seule personne et pour n'être jamais séparées désormais deux natures entières et parfaites: la Divinité et l'humanité. De là est issu le Christ unique, vrai Dieu et vrai homme. Il a réellement souffert, il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli pour accomplir notre réconciliation avec son Père. Il s'est offert en sacrifice, non seulement pour le péché originel, mais aussi pour les péchés actuels des hommes.
- Article 3: La résurrection du Christ
Christ est vraiment ressuscité; il a recouvré son corps avec toutes les perfections inhérentes à la nature humaine, il est monté au ciel, il y demeure et il en reviendra pour juger tous les hommes au dernier jour.
- Article 4: Le Saint-Esprit
Le Saint-Esprit, qui procède du Père et du Fils, est de la même substance, majesté et gloire que le Père et le Fils, comme eux Dieu vrai et éternel.
- Article 5: Valeur suffisante des Saintes Ecritures pour le salut
Les Saintes Ecritures contiennent tout l'enseignement nécessaire au salut. Par conséquent, tout ce qui n'y est pas dit ou ne peut être prouvé par elles ne peut être imposé ni comme article de foi ni comme condition de salut. Par «Saintes Ecritures», nous entendons les livres canoniques de l'Ancien et du Nouveau Testament dont l'autorité n'a jamais été contestée dans l'Eglise. Ces livres canoniques sont: la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome, Josué, Juges, Ruth, l et 2 Samuel, 1 et 2 Rois, l et 2 Chroniques, Esdras, Néhémie, Esther, Job, les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste; le Cantique des Cantiques, les quatre grands Prophètes et les douze petits Prophètes. Nous recevons et considérons comme canoniques tous les livres du Nouveau Testament, tels qu'ils sont communément admis.
- Article 6: L'Ancien Testament
L'Ancien Testament n'est pas contraire au Nouveau; dans l'un et l'autre, en effet, la vie éternelle est offerte aux hommes par le Christ, seul médiateur entre Dieu et l'homme, parce qu'il est lui-même Dieu et homme, tout à la fois. Aussi ne faut-il pas suivre ceux qui prétendent que les fidèles de l'ancienne alliance n'espéraient qu'en des promesses passagères. Si la loi de Dieu donnée par Moïse touchant les cérémonies et les rites ne régit pas les chrétiens, si les préceptes de la législation mosaïque ne s'imposent pas aux Etats, il n'en est pas moins vrai qu'aucun chrétien n'a le droit de se soustraire à ceux de ces commandements qui ont une portée morale.
- Article 7: Le péché originel
Le péché originel ne consiste pas à «marcher sur les traces d'Adam», comme l'enseignent à tort les pélagiens. Il réside dans la corruption innée de tout homme engendré de la postérité d'Adam. En vertu de cette tare, l'homme est extrêmement éloigné de la droiture originelle et enclin par sa nature même à faire le mal continuellement.
- Article 8: Le libre arbitre
La condition de l'homme après la chute d'Adam est telle que, livré à ses seules forces et à ses propres oeuvres, il ne peut se convertir et arriver à la foi et à l'invocation du nom de Dieu. C'est pourquoi nous n'avons aucun pouvoir de faire de bonnes oeuvres agréables à Dieu sans la grâce prévenante de Dieu par Christ, laquelle nous rend capables de bonne volonté et coopère avec nous quand nous avons acquis cette bonne volonté.
- Article 9: La justification
Nous ne sommes justifiés devant Dieu que par les mérites de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, par le moyen de la foi et non grâce à nos oeuvres ou à nos propres mérites. Cette «justification par la foi seule» est une doctrine des plus salutaires et des plus consolantes.
- Article 10: Les bonnes oeuvres
Quoique les bonnes oeuvres, qui sont les fruits de la foi et suivent la justification, ne puissent effacer nos péchés ni affronter la sévérité des jugements de Dieu, elles sont cependant agréables à Dieu qui les accepte à cause de Christ, parce qu'elles émanent d'une foi sincère et vivante et qu'elles révèlent cette foi avec autant d'évidence qu'un fruit révèle la nature de l'arbre qui le porte.
- Article 11 : Les oeuvres surérogatoires
On ne peut enseigner sans imposture et impiété qu'il y ait des oeuvres surérogatoires, c'est-à-dire des oeuvres volontaires à côté, en plus et au-dessus des commandements de Dieu. Par une telle prétention l'on présume rendre à Dieu non seulement ce qu'on lui doit, mais encore, et par pur amour, quelque chose de plus. Christ a dit au contraire expressément: «Quand vous aurez fait tout ce qui vous est commandé, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles.»
- Article 12: Le péché après la justification
Tout péché commis volontairement après la justification n'est pas le péché irrémissible contre le Saint-Esprit. Aussi la grâce de la repentance ne doit-elle pas être contestée à ceux qui retombent dans le péché après leur justification. Après avoir reçu le Saint-Esprit, nous pouvons nous départir de la grâce qui nous a été accordée, retomber dans le péché, et par la grâce de Dieu nous relever encore et amender notre vie. Il faut donc condamner l'opinion de ceux qui affirment ne plus pouvoir pécher leur vie durant, et celle de ceux qui nient la possibilité du pardon pour quiconque se repent sincèrement de ses péchés.
- Article 13: L'Eglise
L'Eglise visible de Christ est une communauté de fidèles au sein de laquelle la Parole de Dieu est prêchée dans sa pureté, et les sacrements dûment administrés, selon les préceptes de Jésus-Christ.
- Article 14: Le purgatoire
Les enseignements de l'Eglise romaine concernant le purgatoire, l'absolution, le culte et l'adoration des images et des reliques, l'invocation des saints, sont de vaines inventions, qui, loin d'avoir quelque fondement dans l'Ecriture Sainte, sont en contradiction avec la Parole de Dieu.
- Article 15: Usage d'une langue intelligible dans le culte
Il est nettement contraire à la Parole de Dieu et aux usages de l'Eglise primitive de se servir, pour les prières publiques ou l'administration des sacrements, d'un langage inintelligible aux fidèles.
- Article 16: Les sacrements
Les sacrements institués par Christ ne sont pas seulement des signes ou des symboles de la profession de foi chrétienne, mais plutôt des marques certaines de la grâce et de la bienveillance de Dieu à notre égard. Par leur moyen, Dieu opère en nous d'une manière invisible et non seulement fait naître notre foi, mais encore la fortifie et l'affermit. Selon l'Evangile, notre Seigneur Jésus-Christ n'a institué que deux sacrements: le baptême et la sainte-cène. Cinq autres rites que l'on appelle aussi communément des sacrements : la confirmation, la pénitence, l'ordination, le mariage et l'extrême onction, ne doivent pas, selon l'Evangile, être comptés comme tels. Tantôt, en effet, ils constituent une déformation de pratiques apostoliques; tantôt, quoique correspondant à un état de vie autorisé par l'Ecriture, ils ne sauraient être assimilés au baptême et à la sainte-cène, parce que Dieu n'a fixé à leur sujet aucune cérémonie ou aucun signe visible. Les sacrements n'ont pas été institués par Christ pour faire l'objet d'une vaine contemplation ou pour être portés en procession. Ils l'ont été pour que nous en usions comme il convient. Ils n'ont d'effet salutaire que pour ceux qui les reçoivent dignement. Ceux qui les reçoivent indignement attirent sur eux la condamnation selon la parole de saint Paul ( 1 Corinthiens 11,29).
- Article 17: Le baptême
Le baptême n'est pas seulement un acte de profession de foi chrétienne ou un signe qui distingue les croyants des autres; il est aussi le symbole de la régénération ou nouvelle naissance. L'Eglise doit conserver le baptême des enfants.
- Article 18: La sainte-cène
La sainte-cène n'est pas seulement un symbole de l'amour que les chrétiens se doivent les uns aux autres. Elle est bien plutôt le sacrement de notre rédemption par la mort de Jésus-Christ, de telle sorte que pour ceux qui communient dignement et avec foi, le pain rompu est une participation véritable au corps de Christ, et de même la coupe de bénédiction est une participation à son sang. La transsubstantiation, c'est-à-dire le changement de substance du pain et du vin dans la sainte-cène, ne peut être fondée sur l'Ecriture Sainte. Tout au contraire, cette doctrine est en contradiction formelle avec la Parole de Dieu; elle détruit la nature du sacrement et elle a été l'occasion de multiples superstitions. Le corps de Christ n'est donné, reçu et mangé dans la sainte-cène que spirituellement et, pour ainsi dire, d'une manière céleste. Et le moyen par lequel le corps de Christ est reçu et mangé, c'est la foi.
- Article 19: Les deux espèces
La coupe du Seigneur ne doit pas être refusée aux laïcs, car, selon l'ordre et l'enseignement du Christ, les deux espèces doivent être présentées à tous les chrétiens également.
- Article 20: Le sacrifice unique du Christ accompli sur la croix
Le sacrifice du Christ, fait une fois pour toutes, accomplit la rédemption, la propitiation et la satisfaction parfaites pour tous les péchés, originels ou actuels, du monde entier. Et il n'y a pas d'autre satisfaction pour le péché en-dehors de celle-là. Aussi le sacrifice de la messe, dont on dit communément que le prêtre y offre Christ pour les vivants et pour les morts en vue de la rémission de leur peine ou de leur péché, n'est-il qu'une fiction blasphématoire et une dangereuse tromperie.
- Article 21: Le mariage des pasteurs
La loi de Dieu n'ordonne nulle part aux pasteurs de faire vu de célibat. Il leur est loisible, comme à tous les chrétiens, de se marier, s'ils jugent le mariage favorable à leur piété.
- Article 22: Les rites et cérémonies de l'Eglise
Il n'est pas nécessaire que les rites et cérémonies cultuelles soient partout les mêmes ou exactement semblables. Ils ont en effet toujours différé suivant les pays, les époques, les habitudes et ils peuvent être modifiés à la condition de ne pas devenir contraires à la Parole de Dieu. Mais quiconque, de sa propre autorité, rompt sciemment et délibérément avec les rites et cérémonies de l'Eglise à laquelle il appartient, quand ces rites ne sont pas contraires à la Parole de Dieu et quand ils ont été ratifiés par le consentement général, celui-là doit être repris ouvertement, afin que les autres hésitent à suivre son exemple, comme ayant troublé l'ordre dans l'Eglise et froissé la conscience des faibles dans la foi. Chaque Eglise particulière peut fixer, modifier ou supprimer les rites ou cérémonies cultuelles qu'il lui plaira pourvu que cela concoure à l'édification.
- Article 23: Les autorités civiles
Comme toute autorité dépend de Dieu, il est du devoir de tous les chrétiens d'accorder le respect et l'obéissance envers les autorités et les lois du pays dans lequel ils habitent et de se conduire en citoyens artisans de paix.
- Article 24: Les biens des chrétiens
Les richesses et les biens des chrétiens n'appartiennent à la communauté ni en droit ni en fait, comme quelques-uns l'ont faussement prétendu. Mais chacun doit, selon ses moyens, donner libéralement aux pauvres une part de ce qu'il possède.
- Article 25: Le serment d'un chrétien
Tout en reconnaissant que notre Seigneur Jésus-Christ et l'apôtre Jacques condamnent les serments vains et téméraires, nous estimons que la religion chrétienne n'interdit pas de prêter serment, à la requête d'un magistrat, dans une question compatible avec la foi et la charité, en conformité avec l'enseignement prophétique, selon la justice, l'équité et la vérité.
Les articles de foi de l'"Evangelische Gemeinschaft"
-Ce texte se réfère à l'original en langue anglaise publié dans The Discipline ofThe Evangelical United Brethren Church (1963)-
- Article 1: Dieu
Nous croyons en un seul vrai Dieu, saint et vivant, Esprit éternel, Créateur, Seigneur et conservateur de toutes choses visibles. Il est infini dans sa puissance, sa sagesse, sa justice, sa bonté et son amour. Il règne avec sollicitude et grâce pour le bien et le salut des hommes, à la gloire de son nom. Nous croyons que le Dieu unique se manifeste dans la Trinité: Père, Fils et Saint-Esprit, différents mais inséparables, éternellement un en nature et pouvoir.
- Article 2: Jésus-Christ
Nous croyons en Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, en qui la nature divine et la nature humaine sont unies de façon parfaite et inséparables. Il est la Parole éternelle devenue chair, le Fils unique du Père, né de la vierge Marie par la puissance du Saint-Esprit. Il a vécu en serviteur, il a souffert et est mort sur la croix. Il a été enseveli et est ressuscité des morts. Il est monté au ciel pour être auprès du Père d'où il reviendra. Il est l'éternel Sauveur et médiateur qui intercède pour nous et par lequel tous les hommes seront jugés un jour.
- Article 3 : Le Saint-Esprit
Nous croyons en l'Esprit Saint, issu du Père et du Fils, les deux ne formant qu'un seul être. Il convainc le monde de péché, de justice et de jugement. Il conduit les hommes par la foi en l'Evangile à entrer dans la communion de l'Eglise. Il console et fortifie les croyants, les remplit de sa puissance et les conduit à la vérité.
- Article 4: Les Saintes Ecritures
Nous croyons que les Saintes Ecritures de l'Ancien et du Nouveau Testament révèlent la Parole de Dieu indispensable à notre salut. Avec l'aide du Saint-Esprit, elles doivent être acceptées comme règles et guides de foi et de vie. Ce qu'elles ne révèlent ou ne stipulent pas ne peut être érigé en article de foi, ni en enseignement indispensable au salut.
- Article 5: L'Eglise
Nous croyons que l'Eglise chrétienne est la communauté de tous les vrais croyants qui se placent sous la souveraineté du Christ. Nous croyons qu'elle est une, sainte, apostolique et universelle. Elle est la communauté au sein de laquelle la Parole de Dieu est prêchée par des personnes appelées par Dieu, et où les sacrements sont administrés correctement selon les ordonnances du Christ. Sous l'influence du Saint-Esprit, l'Eglise sert à l'adoration de Dieu, à l'édification des croyants et au salut du monde.
- Article 6: Les sacrements
Nous croyons que les sacrements institués par le Christ sont symboles et gages de la confession chrétienne et de l'amour de Dieu envers nous. Ce sont des moyens de grâce, par lesquels Dieu agit en nous de manière invisible, et par lesquels il anime, fortifie et confirme notre foi. Jésus-Christ, notre Seigneur, a instauré deux sacrements, le baptême et la sainte-cène. Nous croyons que le baptême signifie l'entrée dans l'univers de la foi ; qu'il est un symbole de la repentance et de la purification intérieure de tout péché; qu'il est une représentation de la nouvelle naissance en Jésus-Christ et un signe de la qualité de disciple du Christ. Nous croyons que les enfants bénéficient de la réconciliation par Jésus-Christ et qu'en tant qu'héritiers du royaume de Dieu, ils peuvent recevoir le baptême chrétien. Par le baptême, les enfants de parents croyants sont placés sous la responsabilité particulière de l'Eglise. Il conviendra de les éduquer afin qu'ils acceptent le Christ personnellement et qu'ils confirment leur baptême par la confession de la foi. Nous croyons que la sainte-cène est une représentation de notre salut, une commémoration des souffrances et de la mort du Christ, un signe de l'amour et de la solidarité des chrétiens avec le Christ et entre eux. Ceux qui, correctement, dignement et dans la foi mangent le pain rompu et boivent la coupe bénie, participent de manière spirituelle au corps et au sang du Christ, jusqu'à ce qu'il vienne.
- Article 7: Le péché et le libre arbitre
Nous croyons que l'homme a perdu sa justice et que, abstraction faite de la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, il est dépourvu de sainteté et incline à la méchanceté. S'il n'est pas né de nouveau, l'homme ne peut pas voir le royaume de Dieu. Par ses propres efforts et sans la grâce divine, l'homme ne peut accomplir des oeuvres bonnes, que Dieu puisse agréer et accepter. Cependant nous croyons que l'homme, influencé et rendu capable par le Saint-Esprit est responsable d'exercer en toute liberté sa volonté de faire le bien.
- Article 8: Réconciliation par Christ
Nous croyons que Dieu a réconcilié le monde avec lui-même en Christ. Le sacrifice apporté volontairement par le Christ sur la croix est le sacrifice parfait et suffisant pour les péchés du monde entier, sacrifice qui délivre l'homme de tout péché, si bien qu'aucune autre expiation n'est plus exigée.
- Article 9: Justification et nouvelle naissance
Nous croyons que nous ne sommes jamais considérés comme justes devant Dieu en raison de nos propres oeuvres ou mérites, mais que, par la seule foi en notre Seigneur Jésus-Christ, les pécheurs repentants sont justifiés devant Dieu et considérés comme justes. Nous croyons que la nouvelle naissance est le renouvellement de l'homme en vue de la justice par Jésus-Christ, par la puissance du Saint-Esprit, grâce à laquelle nous participons à la nature divine et faisons l'expérience du renouvellement de la vie. Cette nouvelle naissance réconcilie le croyant avec Dieu et le rend capable de le servir de tout son coeur et de toute sa volonté. Nous croyons qu'en dépit de la nouvelle naissance vécue il est possible d'abandonner la grâce et de retomber dans le péché, et que même dans ce cas nous pouvons encore être renouvelés par la grâce de Dieu pour être justifiés.
- Article 10: Bonnes oeuvres
Nous croyons que des oeuvres bonnes sont les fruits indispensables de la foi et qu'elles suivent la nouvelle naissance. Mais elles ne sont pas capables d'effacer nos péchés ou de détourner le jugement divin. Nous croyons que des oeuvres bonnes que Dieu, en Jésus-Christ, peut agréer et accepter, ont leur source dans une foi vraie et vivante, car, par elles, la foi se manifeste de façon visible.
- Article 11: Sanctification et perfection chrétienne
Nous croyons que la sanctification est l'oeuvre de la grâce divine par la Parole et l'Esprit qui purifient du péché les pensées, les paroles et les actes de ceux qui sont nés de nouveau, et les rendent capables de vivre selon la volonté de Dieu et d'aspirer à la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur. L'entière sanctification est un état de parfait amour, de justice et de vraie sainteté que tout croyant né de nouveau peut atteindre par libération de l'emprise du péché, en aimant Dieu de tout son coeur, de tout son esprit et de toutes ses forces, et son prochain comme lui-même. Ce don de la grâce peut être obtenu en cette vie par le moyen de la foi en Jésus-Christ, de façon progressive ou instantanée. Tout enfant de Dieu devrait le rechercher sérieusement. Nous croyons que cette expérience ne délivre ni des faiblesses, de l'ignorance et des erreurs inhérentes à l'être humain, ni de la possibilité de continuer à pécher. Le chrétien doit toujours se garder de l'orgueil spirituel. Il recherchera la victoire sur toute tentation de péché. Il doit suivre entièrement la volonté de Dieu, afin que le péché perde son pouvoir sur lui et qu'il domine le monde, la chair et le diable. Ainsi il maîtrisera ces ennemis avec vigilance par la puissance du Saint-Esprit.
- Article 12: Le jugement et la vie future
Nous croyons que tous les hommes, aussi bien aujourd'hui qu'au dernier jour, sont soumis au juste jugement de Jésus-Christ. Nous croyons à la résurrection des morts: les justes pour la vie éternelle et les méchants pour la damnation sans fin.
- Article 13: Le service divin public
Nous croyons que le culte est le devoir et le privilège de l'homme qui s'incline en présence de Dieu dans l'adoration, l'humilité et le don de soi. Nous croyons que le service divin est essentiel à la vie de l'Eglise et que la réunion du peuple de Dieu pour un tel culte est nécessaire à la communion des chrétiens et à la croissance spirituelle. Nous croyons que l'ordre du culte ne doit pas être partout le même, mais qu'il peut être adapté par l'Eglise aux circonstances et aux besoins des hommes. Lors du culte, on utilisera une langue et une forme compréhensibles par tous, dans le sens des Saintes Ecritures, pour l'édification de chacun et en accord avec le règlement de l'Eglise.
- Article 14: Le jour du Seigneur
Nous croyons que le jour du Seigneur est institué par Dieu pour le culte personnel et public, pour le repos par la suspension de travaux non indispensables; qu'il devrait être consacré à la croissance spirituelle, à la communion fraternelle et au service chrétien. Il rappelle la résurrection de notre Seigneur et est l'image de notre repos éternel. Le jour du Seigneur est essentiel pour la continuité et pour la croissance de l'Eglise chrétienne. Il contribue aussi, de façon importante, au bien public.
- Article 15: Le chrétien et la propriété
Nous croyons que toutes choses appartiennent à Dieu et que la propriété personnelle est un bien légitime et saint, confié par Dieu. Elle doit servir à la pratique de l'amour chrétien et de la générosité, et au soutien de l'oeuvre missionnaire de l'Eglise dans le monde. Toute propriété, privée, commune ou publique, sera considérée comme bien confié afin d'être géré de façon responsable sous la souveraineté de Dieu au bénéfice de l'humanité.
- Article 16: Les autorités civiles
Nous croyons que les autorités civiles tiennent leurs pouvoirs légitimes du Dieu souverain. Comme chrétiens, nous reconnaissons les autorités, sous la protection desquelles nous vivons. Nous croyons qu'elles doivent agir sur la base des droits de l'homme pour le respect desquels elles sont responsables devant Dieu. Nous croyons que la guerre et l'effusion de sang sont contraires à l'Evangile et à l'Esprit du Christ. Nous croyons qu'il est du devoir des citoyens chrétiens de donner à leur gouvernement respectif force et orientation morales par une vie honnête et pieuse.
SACREMENTS/SIGNES
Dieu a institué des signes pour rendre visible sa Parole : les sacrements. « Ils sont les signes extérieurs d’une grâce intérieure et un moyen par lequel nous recevons cette dernière », ainsi les définit John Wesley en accord avec l’Église anglicane et toute la tradition ecclésiastique.
Le baptême et la sainte cène sont les deux sacrements institués par Jésus. Le baptême au nom du Père, du Fils et du St Esprit est unique et non renouvelable. La sainte cène, elle, sera célébrée fréquemment selon l’ordre de Jésus : « Faites ceci en mémoire de moi… » (1Co 11.24-25). La pratique de la cène renforce l’attachement du croyant à Dieu. Le baptême signifie l’adhésion à la nouvelle alliance que Dieu a conclue avec les hommes; la sainte cène actualise cette alliance dans la vie du croyant.
LE BAPTÊME
Selon l’enseignement biblique, trois « actions » se rejoignent dans le baptême, :
- Celle de Dieu qui offre sa grâce et qui agit par son Esprit,
- Celle de l’Eglise qui annonce l’Evangile et baptise,
- Celle du baptisé qui confesse sa foi et répond personnellement à l’alliance de Dieu.
Dans le cas du baptême des petits enfants, l’église et les parents, parrain et marraine, témoignent de leur foi en la grâce divine offerte à l’enfant. Ils s’engagent à instruire l’enfant dans la foi chrétienne dans l’attente de son acceptation personnelle du salut, condition nécessaire pour devenir un membre confessant de l’église.
L’Église Evangélique Méthodiste reconnaît et pratique les deux formes de baptême, c’est-à-dire celui des enfants et celui des croyants adultes. En France, c’est ce dernier qui correspond à la pratique majoritaire.
LA SAINTE CÈNE
La pensée méthodiste sur la sainte cène s’accorde avec les confessions de foi anglicane et réformée.
En célébrant la sainte cène, l’Eglise commémore la réconciliation opérée entre Dieu et le monde par Jésus-Christ mort et ressuscité.
La sainte cène est aussi un signe de la communion entre Jésus Christ et ses fidèles comme entre les fidèles eux-mêmes.
Enfin la sainte cène a une dimension eschatologique : elle annonce le retour du Seigneur, l’avènement de son règne et la joie festive qui attend les enfants de Dieu dans la gloire du Père.
À côté de la prière, de la parole, du jeûne et de la communion fraternelle, John Wesley a compté la sainte cène parmi les « moyens de grâce » que Dieu utilise pour répondre aux besoins des hommes. Les souffrances et la résurrection de Jésus-Christ portent ainsi leurs fruits.
Les églises méthodistes pratiquent la « cène ouverte » : tous les croyants sont cordialement invités.
La liturgie
John Wesley avait également donné une liturgie comme élément de base pour l'Eglise méthodiste naissante en Amérique. Cette liturgie était ici encore un raccourci de la liturgie officiellement en vigueur chez les anglicans, le «Book of Common Prayer». Les cultes et surtout la célébration dominicale des sacrements devaient se faire selon cette tradition. Dans la pratique, les textes liturgiques jouaient un certain rôle dans les cultes dominicaux, mais non dans les réunions quotidiennes d'évangélisation. Les méthodistes américains ont utilisé la liturgie avec une grande flexibilité, afin de l'adapter aux besoins régionaux. En même temps, ils ont essayé de ne pas perdre la continuité avec tous ceux qui ont adoré Dieu dans des siècles antérieurs.
L'actuelle liturgie de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) pour les régions francophones de l'Europe contient des liturgies entières pour la célébration des sacrements et pour les actes pastoraux (mariage, service funèbre, etc.) ainsi que des textes liturgiques au choix. Certains d'entre eux, qui se basent sur la grande tradition universelle voisinent avec d'autres, qui sont modernes. Typiquement méthodiste est la liturgie du renouvellement de l'alliance où les membres promettent de renouveler leur consécration à Dieu.