Dialogue franc entre jeunes et vieux


Différentes générations réunies sur un même plateau pour une franche discussion: on n’a pas toujours besoin de se comprendre pour s’aimer les uns les autres. La Conférence annuelle de l’Église évangélique méthodiste (EMU/UMC) Suisse-France-Afrique du Nord a abordé le samedi matin à Aarau son thème du jour « Ensemble au-delà des âges ».

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Bänz Friedli avec son OnManShow „Gömmer Starbucks?“

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Le plateau multigénérationnel.

Pour une fois, on ne délibérait pas, on ne votait pas à la Conférence annuelle. La matinée de samedi était pour cette raison ouverte au public, aux membres et amis de l’Église. Environ 80 personnes ont suivi avec les délégués le programme du cabarettiste Bänz Friedli, son show plein d’humour "Gommer Starbucks? » remarquablement traduit (pour les francophones) dans les coulisses par Barbara Mazotti tournant autour du langage des jeunes d’aujourd’hui.


On va au Starbucks ?

  • Ya qu’les jeunes pour comprendre…
  • Enfin…j’les comprends en fait. Je comprends ces jeunes. Regarde, ils ont tout simplement grandi trop vite. Tu vois bien, leurs pantalons ne vont plus que jusqu’ici, ou alors…ils ont grandi trop vite et…j’les comprends les jeunes.
  • Non mais, sérieusement, j’les comprends les jeunes.
  • Y a quelques jours, deux ados ont traversé la rue juste derrière moi et j’ai entendu un bout de leur conversation. Attention, écoutez bien, c’est très court comme dialogue : « On va au Starbucks ? » - « J’ai trop d’tune ? »
  • Et voilà. Fin de la discussion. Tout a été dit ! C’est quoi ce bins ? Aujourd’hui, ça se résume à : « On va au Starbucks ? » - « J’ai trop d’tune ? »


Stefan Weller, pasteur dans la région EEM Zimmerberg, anime ensuite un débat fort intéressant entre représentants de plusieurs générations et l’humoriste lui-même. A l’aise dans l’assemblée méthodiste, Bänz Friedli a dit son propre étonnement devant le rire et les applaudissements spontanés des membres de l’EEM ! Au regard de la génération montante, il se dit "Optimiste". « 99 % sont étaient d’une extrême bonne humeur », a-t-il dit. Nous - les générations plus âgées - nous lui léguons un «monde difficile ». Un monde exploité, plein de conflits, où l'écart entre les riches et les pauvres ne cesse de grandir. Néanmoins, il était convaincu que « les jeunes lui font face».Corina Zolliker, 17 ans, membre du Conseil des jeunes, ne croit pas que les personnes âgées ont besoin de parler le langage des jeunes pour être compris par les jeunes. L’important, c’est «d'être authentique et de manifester de l’intérêt pour la jeune génération ». « Si vous ne comprenez pas, vous pouvez toujours poser des questions ».

Cette attitude a été confirmée par Martha Wicki, 68-ans. Comme elle ne parlait pas l'anglais, elle n’a compris que la moitié du programme de Bänz Friedli, a-t-elle admis. Elle n’hésite pas à demander de l'aide si elle ne vient pas à bout d’une difficulté. Son attitude, elle l’a soulignée avec le slogan: «Je ne dois pas te comprendre absolument et je peux néanmoins t’aimer».

Reto Nägeli, co-responsable des enfants et des jeunes au département Katano de l’EEM, déclare l’importance de l’ouverture aux autres : il faut être prêt à découvrir la nouvelle génération, comme un voyageur doit être prêt à découvrir les charmes du pays qu’il découvre.

Ces mots-clés d’ - ouverture, de curiosité -, ont été repris au cours de la discussion. Le responsable de l’unité Formation et Conseil, Andreas Benz, a souligné par exemple qu'il ne saurait être question de se faire bien voir des jeunes: « La question n’est pas là».

Les personnes âgées ont souvent peur des jeunes, fait remarquer Bänz Friedli. Cela s’explique par la crainte générale devant l'inconnu et l’étranger, terreau d’élection du racisme. Rester ouvert et curieux n'est pas une question d’âge: Il avait un beau-père de 84 ans, qui était resté jeune dans ce sens, alors qu'une coiffeuse de 20 ans était déjà vieille de tempérament et en colère contre la jeunesse.

Il n’a pas été possible de répondre à toutes les questions collectées auprès du public et remontées jusqu’au podium. Une question a fait l’unanimité, à savoir la façon dont les jeunes gens réagissent à la foi: «Les jeunes prennent aujourd'hui le temps de réfléchir en profondeur à la foi », a déclaré Reto Nägelin. Les questions sont toujours les mêmes, bien que la teneur des réponses soit partiellement variable. Corina Zolliker: « On n'a pas besoin de reprendre l'argot des jeunes »; L’opportunité de croire est donnée pareillement aux jeunes et aux adultes »