Annoncer la Bonne Nouvelle

Sa foi

Annoncer la Bonne Nouvelle

Le ministère de l’Eglise confié à tous les membres : annoncer la Bonne Nouvelle - Le ministère de la parole parmi les laïcs - Le ministère de la parole parmi les ordonnés - Le système des mutations - Le ministère de l’Evêque - Les conditions requises pour le ministère ordonné de la parole

Annoncer la Bonne Nouvelle

Le ministère de l'Eglise: confié à tous les membres
Dans l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM), le ministère n'est pas limité aux personnes ordonnées. Il concerne tous les membres. Avec les Eglises de la Réforme, l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) tient au sacerdoce universel.

Le règlement de l'Eglise évoque cette dimension universelle avant de parler du ministère ordonné:
«1. Tous les ministères de l'Eglise chrétienne se fondent sur la mission confiée par le Christ. Ils s'adressent à l'ensemble de l'Eglise. Les membres de l'Eglise Evangélique Méthodiste reçoivent ce mandat avec tous les autres chrétiens. Ils s'efforcent de l'accomplir dans le monde pour lequel le Christ a vécu, est mort et est ressuscité.
2. Même si Dieu appelle tous les chrétiens au sacerdoce universel, l'Eglise a besoin, pour accomplir sa mission, des ministères qu'elle a institués.
» (article 301)

Le ministère de l'Eglise: annoncer la Bonne Nouvelle

Dès son origine, le réveil méthodiste et son expansion furent caractérisés par l'engagement des laïcs. Ceux-ci ne se limitèrent pas à assumer les fonctions qui leur étaient traditionnellement attribuées. Ils se mirent à prêcher, et la Bonne Nouvelle par eux semée porta du fruit.

A l'époque même de John Wesley, il y eut aussi quelques femmes qui ont commencé à prêcher publiquement. L'annonce de l'Evangile fut l'un des ministères essentiels des Eglises méthodistes. La structuration de ce ministère a donc bénéficié d'une attention particulière et il a fallu veiller à ce que cette annonce corresponde aux convictions doctrinales.

Dans l'Eglise Evangélique Méthodiste, le ministère de la Parole est confié, de nos jours encore, aussi bien aux laïcs qu'aux pasteurs ordonnés. Toutes les dispositions du règlement de l'Eglise sont applicables à des hommes et à des femmes, sans aucune distinction et sous toutes les formes de ce ministère.

Le ministère de la parole parmi les laïcs
Dans la partie laïque du ministère de la parole, le règlement de l'Eglise distingue entre les aide-prédicateurs et les prédicateurs laïcs. Les premiers reçoivent de la Conférence de Circonscription la recommandation de prêcher.

Celle-ci les autorise à prêcher dans la circonscription dont ils sont membres. Cette autorisation est renouvelable d'année en année. Un aide-prédicateur qui est apprécié dans son ministère, peut devenir prédicateur laïc. Il doit recevoir l'approbation de sa circonscription, suivre un cours de formation et, à la fin, être recommandé par les pasteurs-anciens de la Conférence Annuelle à ce ministère. En tant que prédicateur laïc, il peut prêcher dans toutes les circonscriptions de la Conférence Annuelle et il peut être mandaté par l'évêque pour diriger une Eglise locale, s'il y a un manque de pasteurs ordonnés.

Le ministère de la parole parmi les ordonnés
Dans la partie ordonnée du ministère de la parole, le règlement de l'Eglise distingue entre les diacres et les anciens. Un diacre est un prédicateur qui a reçu une formation théologique suffisante. Il a été intégré au corps pastoral de la Conférence Annuelle soit à titre probatoire soit à titre de membre extraordinaire.

Par son ordination de diacre, l'Eglise lui confie le mandat et le pouvoir d'annoncer et d'enseigner la Parole de Dieu. Dans l'exercice de ses fonctions, un pasteur-diacre reste sous la supervision d'un pasteur-ancien. Un ancien est un diacre qui a prouvé son aptitude à assumer l'ensemble des responsabilités d'un ministère pastoral. Il a été intégré au corps pastoral de la Conférence Annuelle comme membre de plein droit.

Dorénavant, il fait partie de la communauté des pasteurs-anciens de la Conférence Annuelle. Dans son ordination d'ancien, l'Eglise lui confie le mandat et le pouvoir d'administrer les sacrements et de diriger l'Eglise. Le terme d'ancien donne souvent lieu à des confusions. Dans la tradition réformée et dans beaucoup d'Eglises évangéliques issues des réveils du 19e et du 20e siècle, le terme d'ancien est utilisé pour les membres du consistoire ou du conseil de l'Eglise locale constitué de laïcs.

Dans la tradition méthodiste, le terme d'ancien (en grec: « presbyteros », dont est dérivé le mot français « prêtre » ) est utilisé dans un sens plus traditionnel pour désigner le pasteur qui prêche, administre les sacrements et dirige la paroisse. Cette conception remonte à l'Eglise des premiers siècles et s'est conservée également dans l'Eglise anglicane, Eglise-mère du méthodisme.

Les pasteurs-anciens forment ensemble une communauté au sein de le Conférence Annuelle. Ils doivent veiller dans l'amour les uns sur les autres et s'efforcer de mener une vie irréprochable. La Conférence Annuelle a des responsabilités dans le domaine disciplinaire. C'est elle qui veille sur l'application des règlements de discipline et d'arbitrage en cas de besoin.

Le système des mutations
Le système des mutations est une autre spécificité dans la tradition méthodiste :
«Le système de mutation est celui en vigueur dans l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) d'après lequel l'évêque affecte les pasteurs à leur champ d'activité. Tous les pasteurs doivent accepter leur affectation.» ( article 308)

Le pasteur ne choisit pas lui-même sa paroisse et une Eglise locale ne choisit pas son pasteur. L'un est donné à l'autre pour un certain temps afin de poursuivre ensemble le travail de l'Eglise à un endroit précis. Par les promesses d'appartenance à l'alliance des pasteurs au sein de la Conférence Annuelle, le pasteur doit accepter l'affectation qu'il reçoit de l'évêque. Mais, bien qu'il se soit mis à la disposition de l'évêque, il n'en est pas moins assuré de recevoir une affectation, car l'évêque ne peut pas la lui refuser ni le congédier. L'affectation est donnée d'année en année à la fin de la Conférence Annuelle.
A en juger d'après son but initial, le système des mutations sert à maintenir une mobilité missionnaire au sein de l'Eglise. Il faut toujours à nouveau appliquer ce système dans cette fin missionnaire. Il permet alors d'affecter des pasteurs sans considérer si un poste est prestigieux ou non. Ce qui prime, ce sont les besoins missionnaires à un endroit précis. L'Evêque cherche la meilleure personne pour une Eglise locale, mais sans se référer uniquement à un point de vue particulier de cette Eglise locale. Pour le pasteur ou pour l'Eglise locale, le choix n'est peut-être pas le meilleur de tous; il est néanmoins le meilleur compte tenu de toutes les autres contraintes. L'Evêque met en balance l'ensemble des Eglises locales et l'ensemble des pasteurs au sein d'une Conférence Annuelle ou d'une région linguistique. C'est de ce point de vue que l'évêque et les surintendants essaient d'appliquer le système des mutations.

Le ministère de l'Evêque
L'Evêque, dans la tradition méthodiste, n'est pas un troisième ordre supérieur au diacre et à l'ancien. L'Evêque est le premier des anciens, à qui une tâche spécifique de supervision a été confiée au-delà de la Conférence Annuelle. Il est élu par la Conférence Centrale. Il préside les Conférences Annuelles dans la mesure où les lois d'un pays le permettent. C'est lui qui procède aux ordinations, mais il ne peut ordonner que ceux que la Conférence Annuelle a désignés.

Son autorité est limitée. Il est soumis au règlement de l'Eglise et aux décisions prises par la Conférence Annuelle. Il crée un lien important entre les différentes Conférences Annuelles. Il doit régulièrement visiter les différentes parties de son diocèse. Comme c'est lui qui en définitive donne leur mission aux pasteurs, diacres et anciens, il en résulte qu'il promeut aussi la mission de l'Eglise toute entière.

Encourager le témoignage évangélisateur de l'Eglise fait partie de ses devoirs. Le ministère de l'évêque selon ces spécificités méthodistes est essentiel pour la supervision dans une Eglise à dimension mondiale.

Les conditions requises pour le ministère ordonné de la parole
Le ministère de la parole est une chose noble et importante. L'Eglise veut s'assurer que les personnes qui se portent candidates pour ce ministère se sentent appelées à ce ministère et que cet appel est confirmé par une Eglise locale.

L'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) est convaincue que Dieu appelle des personnes au ministère ordonné et qu'Il leur donne les dons, grâces et fruits nécessaires à l'accomplissement de cet appel. Chaque personne qui se sent appelée à ce ministère doit recevoir une recommandation de son Eglise locale.

Le discernement des personnes appelées et aptes au ministère ordonné fait partie des grandes responsabilités de l'Eglise locale: «Afin que l'Eglise soit convaincue que les candidats au ministère pastoral sont appelés par Dieu, les personnes qui les recommandent se poseront les questions suivantes, dans une attitude de prière:
a) Connaissent-ils Dieu comme un Dieu qui pardonne ? L'amour de Dieu habite-t-il en eux? Leurs désirs se dirigent-ils vers Dieu seul ? Mènent-ils une vie sainte?
b) Ont-ils des dons et la grâce pour cette vocation? Ont-ils un esprit sain et clair; un bon esprit de discernement concernant les choses spirituelles; une compréhension juste de la rédemption par la foi? S'expriment-ils de manière correcte, aisée et distincte?
c) Portent-ils du fruit? Leur prédication a-t-elle convaincu quelqu'un de ses péchés, et conduit cette personne à se convertir? A-t-elle affermi des croyants dans leur foi? Si ces critères sont présents chez une personne, nous croyons que Dieu l'appelle au ministère pastoral. Nous les considérons comme preuve suffisante du fait que cette personne est animée par le Saint-Esprit.
» ( article 305)

Ceux qui ont reçu la recommandation de leur Eglise locale, sont envoyés par l'évêque dans une autre paroisse pour une année probatoire. Cette deuxième Eglise locale doit également donner une recommandation afin qu'un candidat puisse être envoyé par l'Eglise pour suivre des études de théologie.

L'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) a créé elle-même des centres de formation. Ces centres et séminaires sont organisés selon les nécessités linguistiques et, en Europe, dépassent toujours les frontières nationales. Ils se sont parfois affiliés à d'autres institutions déjà existantes, ainsi, par exemple pour la langue française, le «Centre Méthodiste de Formation Théologique» a son siège en Suisse, à Lausanne. Il travaille en collaboration avec l'Institut Biblique Emmaüs à St-Légier près de Vevey et avec la Faculté de Théologie de l'Université de Lausanne. Les candidats francophones peuvent également suivre une partie de leurs études en France, aux Facultés de Théologie de Strasbourg ou de Vaux-sur-Seine ou à l'Institut Biblique de Nogent-sur-Marne. Lorsque le candidat pour le ministère pastoral a terminé ses études de théologie, il peut être ordonné diacre et commencer le travail pastoral. Après trois années de ministère pastoral, accompagnées d'une formation continue, il peut être ordonné ancien et recevoir la responsabilité de diriger lui-même le travail pastoral dans une circonscription.