Rapport des surintendants : l'expérience de l'estime

Le rapport des surintendants de cette année se concentre aussi sur l’estime. Lors de la Conférence annuelle de Frauenfeld, ce point est venu à l'ordre du jour et a fait l’objet de multiples discussions.

Claudia Haslebacher présente le rapport des surintendants

Claudia Haslebacher, surintendant, a d’abord souligné les trois principaux thèmes du rapport des surintendants: Les défis pour notre mission, nos propres expériences dans le domaine de l’estime et l'évolution de la communauté de service. Trois délégués ont ensuite partagé avec la Conférence chacun à son tour une expérience en matière d’estime.

Claudia Haslebacher elle-même, a évoqué une assemblée générale de la Fédération des Eglises protestantes en Suisse (FEPS) à Scuol où les délégués  avaient des échanges très vifs même au cours de la pause. Mais l’estime et le respect seront de retour quand le représentant d'une grande Église cantonale demandera pardon à l’Assemblée pour son intervention.

Le pasteur à la retraite Andreas Röthlisberger a parlé de la réunion de prière qu’il organisait dans son église. Chacun pouvait venir exposer son problème, quelle que soit son origine ecclésiale. Parmi les cas désespérés, celui d’une femme enceinte avec une tumeur cancéreuse. Après la prière, la femme sera guérie du cancer, et mettra au monde un enfant en bonne santé. Elle demandera le baptême pour son enfant avant de réclamer le baptême pour elle-même : « je veux devenir chrétienne moi-même » et, sur le pasteur, elle dira : « je sens que tu aimes les gens ».

Simon Meier, délégué laïque d'Interlaken, a rappelé la dernière assemblée de district. La tension y était palpable. Mais deux membres du conseil feront l’effort de s’écouter et commenceront à se comprendre l’un l’autre. Chacun exprimera ses propres déceptions et portera sur l'autre un regard nouveau. « Ecouter quelqu’un qui est en situation critique, c’est important, tout en étant difficile, mais c’est là notre mission : rencontrer l’autre avec humanité et sincérité. Demandons à Dieu de nous donner le coeur et les sentiments nécessaires dans notre relation aux autres ».

Les participants à la Conférence partageront leurs expériences personnelles en matière d’estime.

Conversation en petits groupes :

Quand et comment manifestez-vous votre estime envers les autres personnes

- dans le cadre  de l’église locale, du district ou de l’église ?

- dans votre sphère privée ou dans votre milieu professionnel

Qu’est-ce qui vous aide personnellement à établir une relation empreinte d’estime envers d’autres personnes ?


DÉBAT PUBLIC SUR NOTRE VÉCU DE L'ESTIME RÉCIPROQUE

Certaines expériences furent partagées en séance plénière:

 Les gens se sentent valorisés à travers l'amour, l'empathie, la sympathie, c'est à dire par le biais d’émotions.

 Des petits footballeurs déçus et démoralisés par une succession de matchs perdus sont encouragés par les paroles positives d’un parent et gagnent leur dernière partie.

 Témoigner de l’estime aux personnes extérieures à l’église est une chose difficile en Algérie, dans l’environnement religieux tendu que l’on sait; mais les chrétiens ne baissent pas les bras et osent quand même témoigner. L’exemple de cette femme venue trouver les chrétiens en cachette pour leur parler de sa détresse : son mari était sur le point de la répudier parce qu’après 20 ans de mariage elle n’avait pas eu d’enfant. Elle demandait alors aux chrétiens de prier Jésus pour elle. Ce qu’ils font simplement, la vision qu’ils ont reçue à ce moment-là les y encourage, celle d’un bébé flottant sur l’eau avec encore un bout de son cordon ombilical. Elle leur demande ensuite de ne pas en parler publiquement, car son mari la répudierait immédiatement, surtout qu’il était marabout. Des mois passent, quand cette femme leur signale au téléphone qu’elle était tombée enceinte. Elle enfantera plus tard d’un garçon ; des mois passent, elle décide de raconter l’histoire à son mari. Dernière étape, à savoir le désir de toute la famille de venir un jour à l’église réclamer la prière au nom de Jésus. Le couple exprimera ensuite le désir de suivre Jésus.

 Une belle décoration de table à l'assemblée du district est une expression de gratitude.

 Les gens se sentent valorisés par l'intervention miraculeuse de Dieu dans leur vie. Une femme musulmane est tombée enceinte après de nombreuses années d’attente et a donné naissance à un fils. Elle devient chrétienne suivie par son mari.


Rapport des surintendants

Le mandat de l’Eglise en tension entre la mission de Dieu, d’une part, et les défis internes et externes, d’autre part

INTRODUCTION

Le rapport de la surintendante et des surintendants s’articule en trois parties : dans un premier volet thématique, nous abordons les défis que les disciples de Jésus, les églises, les circuits et l’Eglise doivent relever pour trouver comment vivre et transmettre l’Evangile aujourd’hui. Le deuxième volet thématique invite les membres de la conférence à partager leurs expériences vécues en lien avec l’estime, la dignité et la tolérance envers les erreurs. Dans la troisième partie, nous présentons les développements survenus dans la communauté de service et dans les circuits.

1. Vivre l’Eglise en tension entre la mission de Dieu, d’une part, et les défis internes et externes, d’autre part

1.1 La mission de Dieu - notre mandat

La United Methodist Church d’aujourd’hui est née en Grande-Bretagne et a grandi en accomplissant son mandat, à savoir proclamer l’Evangile à des personnes issues de toutes les couches sociales et se trouvant dans les situations de vie les plus di- verses, et propager la sanctification aux quatre coins du monde. Elle tablait alors sur la conversion personnelle et sur le fait que chacun des convertis changerait de vie sous l’action de l’Esprit de Dieu et croîtrait dans la sanctification. Etre sanctifié signifie ressembler de plus en plus à l’image de l’exemple donné par le Christ. Les premiers méthodistes comprenaient ce mandat comme l’appel de Dieu à transformer le monde par le biais des personnes transformées. D’où une multiplication des efforts visant directement à changer la société et les conditions de vie des gens pour répondre à la vision de Dieu en s’engageant contre l’esclavage (à l’époque l’un des fondements de l’économie en place) et pour l’éducation et la santé, en établissant des contacts avec les détenus, en défendant la dignité des individus pris dans la masse des travailleurs industriels, etc.

C’était là leur manière de mettre en pratique le mandat du Christ. Il était important pour eux que ce mandat englobe à la fois l’attitude intérieure, en réponse à l’amour de Dieu, et le comportement et les actes extérieurs, à l’égard des personnes qu’ils côtoyaient ou rencontraient.

Aujourd’hui, la United Methodist Church formule son mandat comme suit : „amener des femmes et des hommes à devenir disciples du Christ, afin de transformer le monde.“ Et son mot d’ordre est : „The people of the United Methodist Church – open hearts, open minds, open doors“. En français, cela signifie à peu près : „Faire partie de l’Eglise Evangélique Méthodiste c’est avoir le cœur ouvert, l’esprit ouvert, la porte ouverte“. Autrement dit : „C’est ouvrir son cœur, son esprit et sa porte“.
Dans le cadre de la Conférence annuelle de l’Église évangélique méthodiste en Suisse, en France et en Afrique du Nord, nous avons formulé, il n’y a pas long- temps, un profil de l’EEM conçu pour définir et guider notre foi et notre action en tant qu’individus, communautés et Eglise. Nous voulons être identifiés et mesurés à l’aune de ce profil de l’EEM. Nous voulons nous laisser conduire par ce profil de l’EEM.

Fort de ces réflexions, le conseil stratégique a formulé une stratégie dotée d’un objectif fondamental et d’objectifs de résultats, que la Conférence annuelle a adoptée. On retrouve ici le même fil rouge : il s’agit là aussi avant tout d’aménager les structures et les règlements de manière à permettre, soutenir et étendre le service aux autres, tout en lui donnant un cadre indiquant clairement comment nous cheminons ensemble et la direction dans laquelle nous voulons aller et évoluer. Ou, pour re- prendre les termes du profil de l’EEM : „Nous voulons des structures qui favorisent l’épanouissement à long terme de leur contenu plutôt que leur disparition. Il doit donc s’agir de structures utiles à la réalisation de notre mandat, mais qui ne constituent pas une fin en soi.“

En nous engageant dans l’Eglise Evangélique Méthodiste, nous nous donnons pour mandat de vivre comme des disciples de Jésus-Christ dans ce monde. Nous voulons, à travers nos paroles et nos actes, montrer ce chemin à d’autres personnes, comme une possibilité de vivre une vie en abondance et de créer un monde qui en vaille la peine. Nous vous invitons à emprunter ce chemin avec nous.

1.2 Exemples de défis externes rencontrés en Suisse alémanique

Segmentation de la société

Dans son modèle, l’Institut de recherches économiques et sociales Sinus établit, sur la base de deux axes fondamentaux, à savoir la „couche sociale“ et l’“les valeurs fondamentales“, une segmentation de l’ensemble de la société en dix groupes cibles, entre lesquels les frontières sont floues. „Les chercheurs de SINUS et de M.I.S. Trend observent un profond changement des structures sociales et, partant, de la culture sociale. Les univers de la vie et des valeurs s’éloignent les uns des autres, tout en donnant naissance à de nouvelles synthèses. La société devient de plus en plus complexe (...). Et le fossé numérique s’élargit. La couche sociale intermédiaire est sous pression et ne cesse de s’enfoncer et de se démarquer des autres groupes. Du fait des processus de modernisation sociaux, la couche sociale inférieure est de plus en plus désécurisée. (...) Dans le même temps, le degré de liberté augmente et les possibilités de choix se multiplient, ce qui accroît tout particulièrement la qualité de vie des plus aisés. Dans le segment de la modernisation, la capacité d’autonomie et d’autodétermination se développe, un processus qui a toutefois un coût puisqu’il s’accompagne d’une pression décisionnelle plus forte : sa propre vie est un projet qui doit être géré avec détermination et efficacité. Une élite cosmopolite se forme à la pointe de la pyramide.

Les jeunes milieux représentent aujourd’hui l’action et le vécu, ainsi que le dépassement des frontières. Certains univers de vie traditionnels plus âgés se sont eux aussi en partie modernisés. (Communiqué de presse de M.I.S. Trend sur l’étude relative aux milieux SINUS en Suisse en 2013, du 12.03.2013)

Force est de constater que, de manière générale, les personnes qui fréquentent les Eglises de Suisse alémanique appartiennent à deux, voire maximum quatre milieux différents, ce qui implique que les personnes des six à huit autres milieux ne s’intéressent pas à l’“Eglise“.

Défis spécifiques aux Eglises

Pour trouver des données relatives à l’appartenance à une Eglise ou à une religion sur le site Internet de la Confédération suisse, statistiques.ch, il faut chercher un bon moment. Les informations se trouvent dans la rubrique „Population selon la langue ou l’appartenance religieuse“.

Dans les 52 pages du mémento statistique complet de 2013, les Eglises n’apparaissent que dans le domaine du travail bénévole : 3,6 % des femmes et 2,1 % des hommes en Suisse consacrent une partie de leur temps libre à une institution religieuse. Selon la statistique de 2012, 26,9 % des personnes recensées déclarent appartenir à l’Eglise réformée, 38,2 % à l’Eglise catholique romaine et 5,7 % à d’autres communautés chrétiennes. 21,4 % de la population âgée de plus de 15 ans indiquent être sans confession. A noter que sans confession ne signifie pas athée. Les personnes se considérant comme sans confession peuvent croire en Dieu, se déclarer expressément athées, être tout simplement indifférentes au sujet, ou ne pas appartenir à une religion.

Il est intéressant de relever que, malgré ces chiffres, les institutions des Eglises cantonales jouissent toujours d’un appui étonnamment solide lors des décisions parlementaires et des votes populaires en Suisse alémanique. Jusqu’ici, les votes en faveur de la suppression de l’impôt ecclésiastique payés par les entreprises ont ainsi systématiquement été rejetés. Ce n’est que lorsque l’Eglise perd sa crédibilité aux yeux d’une grande partie de la population que des critiques se font entendre, comme cela s’est produit dans le cadre du débat sur l’assainissement des finances dans le canton de Berne, en 2013, où tous les domaines de la société, y compris les institutions pour personnes âgées et les services de soins à domicile, étaient con- cernés. Des voix se sont alors élevées au Parlement et dans des lettres de lecteurs pour exiger que l’Eglise contribue elle aussi aux efforts d’épargne et qu’elle ne reste pas spectatrice alors que des économies étaient indispensables à grande échelle. Les conséquences pour les Eglises cantonales de Berne ne se sont pas fait attendre. D’un côté, les Eglises, en particulier les Eglises chrétiennes reconnues par l’Etat, continuent donc de bénéficier d’un soutien important, ne serait-ce que sous la forme d’une sorte de lien émotionnel, de la part de la population, et de l’autre, cet appui n’apparaît pas dans le sentiment d’appartenance et encore moins dans l’engagement ou la participation, qui ne cesse de diminuer. La proportion élevée en- registrée par l’Eglise catholique romaine s’explique en grande partie par la migration issue de pays de tradition catholique.

Dans son livre „Konfessionslos glücklich“ (NdT : Heureux sans confession), Hans Martin Barth parvient, dans le contexte de la situation observée en Allemagne de l’Est, aux conclusions provocatrices suivantes : L’Eglise doit devenir plus perméable et ne devrait pas, par exemple utiliser les sacrements, conçus pour souder une communauté et donner la vie, comme des conditions d’adhésion ni soumettre la participation aux sacrements à des conditions préalables. S’ensuit la question radicale suivante : Comment pouvons-nous comprendre des gens qui ne pensent, ne sentent, ne vivent plus du tout en se référant à la religion, parce qu’ils ne savent que faire des contenus et des termes employés ? L’Eglise est-elle prête à relever le défi consistant à encourager à suivre le Christ „sans religion“ ? Est-ce seulement possible ? Autre question : Cette démarche a-t-elle en sens ou consiste-t-elle simplement à suivre en boitillant les évolutions sociales ? Devrions-nous aller jusqu’à accepter la confrontation, même si seule une minorité devait adhérer à cette position ?

Autres observations

Par rapport aux autres pays en Europe et dans le monde, notre société présente les caractéristiques d’un pays très riche : il y règne une grande crainte de perdre quelque chose, d’être exploité, de ne pas avoir assez. La peur de l’étranger est souvent marquée, en particulier dans les régions qui comptent proportionnellement peu d’étrangers résidants ou qui en profitent beaucoup. Même les gens qualifiés de „pauvres“ en Suisse, et qui le sont aussi dans cette société, ont un niveau de vie acceptable en comparaison avec leurs voisins européens, notamment ceux de pays comme l’Albanie ou la Serbie avec lesquels l’EEM suisse entretient des liens étroits par le biais de la Conférence centrale. Bien que la plupart des gens en Suisse disposent donc d’un niveau de vie très élevé comparé à celui du reste de l’Europe et du monde, ils ressentent beaucoup d’insatisfactions et de peurs. „L’économie capitaliste a pratiquement éradiqué le problème de la faim en Europe, mais il a développé l’insécurité“ (K. Flasch, Warum ich kein Christ bin [NdT : Pourquoi je ne suis pas chrétien], p. 44). Niveau de vie élevé ne paraît pas rimer avec bonheur et satisfaction. L’une des va- leurs fondamentales vécues en Suisse semble être la sécurité, associée à un grand besoin d’indépendance et à une forte volonté de liberté individuelle, quitte, dans les cas extrêmes, à ne pas tenir des besoins des autres.

L’envie de s’engager bénévolement diminue et les personnes prêtes à assumer des responsabilités sans être payées en échange sont rares. L’important c’est d’avoir raison. L’échec est tabou. Ceux qui ne résistent pas à la pression d’une société de performance risquent d’en être exclus. Toutes et tous sont tenus d’être autonomes, de s’assumer pleinement et de pouvoir être durs dans des décisions concernant les autres. Le succès est mesuré tous les trimestres, voire plus, sur la base de critères financiers. L’échec est interdit et occulté, les erreurs sont taboues. Quiconque assume ses fautes est souvent contraint de changer de cap. Admettre ses erreurs est rarement considéré comme un acte responsable.

Il semble que la solidarité entre des personnes aux conditions et aux possibilités différentes, entre des générations, entre des personnes saines et malades et entre des personnes issues de situations familiales différentes perde régulièrement du terrain. „Chacun est le forgeron de son propre bonheur“ est une devise très répandue en Suisse et aboutit à la conclusion suivante : celui qui a des difficultés ne doit s’en prendre qu’à soi-même.

Questions à l’Eglise

S’il est vrai que l’Evangile s’adresse à tous et à toutes et que Dieu veut que „tous les hommes parviennent à la connaissance de la vérité“, comment faire en sorte que les personnes de l’EEM témoignent de leur foi non seulement aux deux à quatre mi- lieux SINUS qui constituent actuellement la majorité des gens de l’Eglise, mais aussi à tous les autres ? Qu’est-ce que cela signifie pour l’EEM, par rapport à son modèle d’Eglise, lorsque Hans Martin Barth déclare, dans son livre „Heureux sans confession“, que l’Eglise doit être plus perméable ?

Faut-il conclure des statistiques et des études que, dans le contexte européen, l’Evangile ne doit être proclamé qu’aux quelques personnes appartenant à certaines couches sociales déterminées ou partageant certaines valeurs fondamentales, toute autre démarche étant inexorablement vouée à l’échec ?

1.3 Défis internes à l’EEM

L’Eglise Evangélique Méthodiste Suisse-France-Afrique du Nord est également confrontée à des défis, anciens et nouveaux, sur le plan interne. Si nous nous concentrons ci-après essentiellement sur ce qui se passe au sein de l’EEM en Suisse, ce n’est pas pour donner à notre analyse un caractère exclusif, mais pour poursuivre la réflexion entamée dans le cadre du rapport de 2013, qui était axé sur la France. Là non plus, nous ne pouvons pas offrir un aperçu global de tout ce que nous observons, et nous contentons donc de mettre en exergue quelques situations particulières.

Société et Eglise

Les personnes qui font partie de l’Eglise Evangélique Méthodiste ne sont pas immunisées contre les tendances et les évolutions de la société. Ces tendances exercent une influence importante, souvent subliminale, sur la vie et le service des gens et des communautés. La peur de la défaillance, de l’échec, de perdre la face ou son chez-soi, de ne pas avoir assez, peut être aussi marquée au sein des églises locales qu’à l’extérieur.
Il semble difficile de croire, d’intégrer et de vivre le fait que la foi en Jésus-Christ permet de mener une vie rachetée, libérée des peurs, parce qu’enracinée dans l’amour de Dieu et vécue sous sa protection. Pourtant, c’est bien là l’un des mes- sages fondamentaux de l’Evangile du Christ : „Dans le monde, vous aurez à souffrir bien des afflictions. Mais courage ! Moi, j’ai vaincu le monde.“ Il convient donc de se demander une fois encore sur quoi repose le soutien temporel et éternel de chacun face au bonheur et aux contrariétés de la vie. Et ce questionnement devrait commencer ou se poursuivre en nous-mêmes, et dans nos églises.

Il est essentiel que l’on redécouvre, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des institutions chrétiennes, que la foi en Jésus libère de „l’obligation d’avoir raison“, parce qu’à travers Dieu, nous pouvons vivre devant lui et dans le monde en tant qu’être justifiés. Le fait que parmi les justifiés et les personnes qui mettent leur confiance en Dieu, il existe des différences de convictions, d’objectifs, d’opinions et de visions de la vie du peuple de Dieu et que cela puisse créer des conflits constitue surtout un problème lorsque ces différences ne sont pas considérées comme une chance, un enrichissement et un chemin vers un but commun, mais comme une menace pour sa propre sécurité. Là aussi, la société se reflète dans l’Eglise et ses communautés.

Un engagement personnel

Au cours des dernières décennies, l’EEM a tenté à plusieurs reprises d’induire des modifications et d’agir concrètement dans la société, comme l’atteste l’historique élaboré par le groupe ad hoc en lien avec l’objectif de résultat f de la stratégie, présenté lors de la Conférence annuelle 2011. D’autres initiatives prises ces dernières années ont consisté à s’engager en faveur des Fresh Expressions of Church, de l’implantation d’églises, et du travail auprès des aînés de 55 ans et +, sans compter les multiples idées, ouvertures et initiatives au niveau des circuits et des communautés.

Le fait est que, de manière générale, les nouveaux principes, mouvements et bonnes idées n’ont d’effet que lorsque des individus sont prêts, avec d’autres, à s’engager personnellement, et à investir leur cœur, leur énergie, leurs forces, leurs temps, et leurs moyens financiers au service de l’Evangile, de l’amour de Dieu et de leurs contemporains. Un changement ne peut intervenir au-delà de l’église que si un groupe de gens s’engage vraiment et accepte de prendre des risques. Il est toutefois rare que ce type de changement se produise sans pertes. Tout mouvement im- portant génère aussi des conflits, plus ou moins grands. Ces conflits sont parfois difficiles à surmonter, car certaines des personnes concernées ne reconnaissent pas encore qu’une nouvelle réalité pourra être utile à d’autres. Les personnes qui disent appartenir à l’EEM exigent que les „processus transparents“ soient caractérisés par „la participation, la cohérence et la possibilité d’être corrigés“. Il faut toujours retrouver l’équilibre entre la participation, c’est-à-dire l’intégration du plus grand nombre, d’une part, et l’expérience selon laquelle le „mouvement zéro“ est synonyme de sur-place voire de recul, d’autre part. Or, vouloir initier un mouvement tout en attendant que tous soient d’accord avec la nouvelle évolution n’est pas constructif. Il n’est pas toujours possible de trouver le bon équilibre à cet égard, et même lorsqu’on y parvient, il est rare qu’il n’y ait pas de blessés.

Finances

L’EEM est une Eglise riche en immeubles, qui n’a cessé de perdre des membres ces dernières années, tout en investissant de plus en plus de moyens dans la professionnalisation de ses services. La tendance à avoir de moins en moins de gens prêts à s’engager intensément durant leur temps libre se fait également sentir dans l’EEM. Des tâches qui étaient tout naturellement accomplies, il y a quelques années seulement, par des bénévoles, sont aujourd’hui réalisées à maints endroits et dans divers domaines par du personnel salarié, dont le travail est extrêmement précieux. Sur le plan financier, cela signifie toutefois qu’un nombre de plus en plus restreint de membres doivent financer des frais de personnel de plus en plus élevés. Aujourd’hui, une grande partie de ces tâches ne peut pratiquement plus être menée autrement ; mais cela à un coût.
L’EEM est dans la plupart des cas une Eglise de la classe moyenne, ce qui explique la conviction qu’en termes de finances, chaque église locale, ou circuit, doit pouvoir non seulement subvenir à ses besoins, mais aussi contribuer à prendre en charge les tâches inhérentes à l’ensemble de l’œuvre. Pour la majorité des communautés, cette vision est utile et renforce le sens des responsabilités. Dans le même temps, elle offre une certaine marge dans l’organisation des tâches. Il arrive pourtant que cette même vision gêne la mission. C’est notamment le cas, par exemple, lorsqu’une église compte parmi ses membres et amis une forte proportion d’immigrés ; ou lorsqu’une église s’adresse principalement à des personnes vivant dans des zones très rurales ; ou dans un milieu où l’aide sociale est souvent sollicitée.

Les immeubles de l’EEM servent expressément au ministère de l’Eglise. L’EEM tient à une gestion parcimonieuse et responsable des ressources, tant pour ce qui est des aspects internes à l’Eglise qu’en ce qui concerne son rôle social et moral. Aussi bien les circuits que l’EEM en Suisse sont cependant tributaires du bénéfice enregistré au titre des immeubles une fois les provisions constituées et les travaux d’entretien effectués. Les gains engrangés profitent notamment au compte de projets, destiné directement à des projets missionnaires, au fonds de solidarité au niveau de l’EEM Suisse, ou au ministère des églises locales au niveau des circuits. Aucune autre source ne fournit (ne peut fournir) de recettes d’une telle ampleur.

Questions à l’Eglise

Comment pouvons-nous concilier la vision fondamentale d’une Eglise de classe moyenne avec le mandat de Dieu consistant à apporter l’Evangile à toutes et à tous ? Comment l’EEM peut-elle trouver le bon équilibre entre professionnalisation et valorisation du bénévolat ? Comment pouvons-nous, dans un contexte aussi matérialiste, où l’esprit de solidarité ne cesse de perdre du terrain, vivre comme des disciples crédibles du Christ et agir en Eglise responsable ?

1.4 Objectif de résultat g - Défis

Le nouvel objectif de résultat g adopté lors de la Conférence annuelle 2013 découle des 4e et 5e affirmations du profil de l’EEM : „Animés par la Parole de Dieu, nous faisons confiance à sa grâce libératrice.“ „Animés par l’amour de Dieu, nous témoignons du respect à chaque personne.“

L’objectif de résultat g) déclare : „Les personnes de l’EEM veillent à ce que toutes celles et tous ceux avec lesquelles elles sont en contact soient traités avec dignité. Elles témoignent de l’estime à tout le monde, mettent l’accent sur les aspects positifs qu’elles perçoivent et sont prêtes à faire preuve de tolérance envers les erreurs des autres. Cette attitude s’applique aussi aux relations avec les collaborateurs et collaboratrices bénévoles et salariés.“

 Que peut signifier le fait de vivre et de manifester la grâce libératrice de Dieu dans un environnement social aussi plein de défis, dans lequel la grâce dans son sens le plus profond n’est pas souhaitée et joue un rôle mineur ? Comment les gens peuvent-ils percevoir la grâce comme un cadeau immérité alors qu’autour d’eux tout se paie et tous les individus sont mesurés en fonction de leur statut financier, ou de leur succès ? Le projet „Sotériologie - trouver des moyens de parler de l’action salutaire et salvatrice de Dieu de manière à être compris“ se penche justement sur cette thématique.

 Comment parvenir à se libérer suffisamment pour que l’échec et la réussite, la souffrance et la joie, la vie tout entière, avec ses côtés sombres et ses côtés lumineux, soient, pour nous et pour les autres, un témoignage de la présence de Dieu. Autrement dit : Comment se réapproprier le fait que „laproximité de Dieu ne peut pas être prouvée“, mais que l’on peut „s’y fier“ ? (W. Klaiber, pastorale 2012)

 Comment une Eglise peut-elle atteindre des personnes extérieures à ses propres milieux socio-culturels et construire et vivre avec eux l’Eglise en faisant sentir à toutes et à tous la valeur et la dignité qu’ils ont aux yeux de Dieu ?

 Là où nous „nous sentons bien“ les uns avec les autres, il est généralement facile de se traiter avec respect. Le défi réside dans la divergence, qu’elle soit liée à notre provenance d’un autre milieu socio-culturel, à des idées politiques différentes, ou au fait que nous n’ayons pas les mêmes convictions ou besoins concernant le développement de la communauté, le déroulement des cultes ou le mandat de l’Eglise. C’est dans ces circonstances que des mots comme „estime“, „tolérance envers les erreurs“ ou „grâce“ sont mis à l’épreuve. Mais c’est justement là que nous retrouvons l’exemple vécu par Jésus et le commandement nous enjoignant à aimer nos ennemis, ou l’affirmation selon laquelle ce que nous faisons de bien pour un ami est déjà notre salaire, qui exprime notre attente par rapport à l’amour de Dieu. Le thème prioritaire prévu le samedi matin de la Conférence annuelle 2014 re- viendra sur ce défi.

 Pour bien des gens, une stratégie visant un changement apte à faire bouger beaucoup de choses est désagréable, car elle constitue un défi, remet en question, ébranle parfois même certains éléments fondamentaux d’une église locale ou d’une personne. Comment faire pour témoigner de l’estime à des gens et les regarder avec les yeux du Christ, alors que nous ne sommes pas d’accord avec eux, mais qu’au contraire il y a des contradictions, des divergences d’opinions, des conflits ?

 L’objectif de résultat est un encouragement en ce sens. Il veut nous donner le courage de mettre notre propre Moi en retrait et de nous comporter en- vers les personnes tant au sein de la communauté qu’à l’extérieur comme Jésus l’a fait à l’égard de la femme adultère, des Pharisiens, des percepteurs d’impôts ou des pêcheurs : accorder le OUI de Dieu à tous, sans pour autant fermer les yeux sur les erreurs ou les injustices commises, ni les siennes, ni celles des autres. A cet égard, Jésus a toujours pris le parti des faibles. Comment faire pour adopter cette attitude face à la pasteure qui amène de nouvelles idées, au membre de l’église avec qui nous avons de la peine, à l’équipe de projet qui a échoué, au politicien dont nous ne partageons pas les idées, à l’employé d’une grande banque ou à la personne que nous rencontrons dans la rue, un chien en laisse et une bière à la main ? Dans toutes ces situations, nous voulons nous laisser guider par le fait que Dieu agit dé- jà, avec ou sans nous, dans le cœur des gens et que dans toutes les personnes que nous rencontrons, nous rencontrons Jésus-Christ (Matthieu 25).

2. Exemples tirés de la vie - par oral

Dans ce deuxième volet du rapport, nous invitons la Conférence annuelle à partager ses propres expériences en matière d’estime. Dans quelles circonstances t’es-tu senti-e apprécié-e ? Comment cette estime s’est-elle manifestée ? Pourquoi as-tu perçu, dans cette situation particulière, qu’une personne ou un groupe t’appréciait ? Peut-être s’agissait-il justement d’une situation de défi ou de conflit. Qu’est-ce qui t’a aidé-e à rencontrer ces personnes en adoptant l’attitude de Jésus ? En quoi as-tu échoué à cet égard ? Comment pouvons-nous nous aider les uns les autres ?

2.1 Exemples préparés en plénière - 10 minutes

Dans une première partie, un surintendant et deux délégués laïcs racontent brièvement une expérience en lien avec le thème de „l’estime“.

2.2 Discussions aux tables - 15 minutes

Dans cette deuxième partie nous vous invitons à vous asseoir à trois par table et à vous raconter les uns aux autres :

1. Où et comment ressentez-vous de l’estime à votre égard ? - dans l’église locale ou dans l’Eglise au sens large ? - dans votre vie privée ou professionnelle?

2. Qu’est-ce qui vous aide à manifester de l’estime aux différentes personnes que vous rencontrez ?

2.3 Rapports en plénière - 20 minutes

- déclarations préparées par les circuits
- impressions et conclusions, découvertes découlant des discussions aux tables

3. Nouvelles de la communauté de service

3.1 Jubilés

Les personnes suivantes célébreront un jubilé particulier à l’occasion de la présente Conférence annuelle. Nous vous remercions toutes et tous pour les nombreuses an- nées de service sur lesquelles nous pouvons nous pencher ensemble. Que Dieu vous bénisse et vous accorde joie et courage dans la suite de votre ministère:

50 ans

40 ans 20 ans

10 ans

Jürg Eschbach Werner Friedli Robert Frischknecht Ernst Gisler

Martin Rüd
Ernst Schär Willy Fankhauser Werner Wydler Ruth Abächerli Matthias Bünger Stefan Pfister Max Huber

3.2 Départs à la retraite

Quatre pasteurs mettent un terme à leur service actif lors de la présente session de la Conférence annuelle. Un grand merci pour votre immense engagement! Merci aussi à vos épouses pour leur soutien dans votre ministère. Nous vous souhaitons une agréable entrée dans la retraite active:

Ruth Abächerli Esther Kunz Roger Correvon Daniel Keo

3.3 Départs du ministère

après 20 années de service après 38 années de service après 7,5 années de service après 16 années de service

Jeffrey Masquiren, prédicateur laïc avec responsabilité pastorale à Gerlafingen, a quitté son ministère durant la dernière année de conférence.

Le 31 juillet 2014, Patrick Siegfried mettra fin à son ministère de pasteur à Sevelen.

Nous vous remercions pour le ministère que vous avez accompli dans notre Eglise et vous souhaitons la conduite et la bénédiction de Dieu dans la suite de votre chemin.

3.4 Mise en congé

Une mise en congé volontaire, au sens de l’article 354 du Règlement de l’Eglise, a été demandée pour cette année de conférence par

Sabine Schneider, pasteure ordonnée ancienne
Que Dieu la bénisse durant ce temps congé et la période dont elle aura besoin pour s’intégrer, avec sa famille, dans son nouvel environnement.

3.5 Nouveaux collaborateurs et collaboratrices pastoraux

Nous sommes heureux de pouvoir, sous réserve de l’accord de la séance à huis clos des pasteurs ordonnés de la présente Conférence annuelle, souhaiter la bienvenue aux nouveaux collaborateurs et collaboratrices pastoraux suivants:

Christian Hagen, membre probatoire Rolf Wüthrich, membre probatoire

Nous leur souhaitons une bonne intégration dans leur ministère au sein de l’Eglise et de leur circuit. Que Dieu vous donne de la joie, du courage, ainsi que la sérénité nécessaire et la confiance en lui!

3.6 Nouveaux stagiaires

Nous nous réjouissons d’annoncer qu’au cours de l’année de conférence à venir, une stagiaire entamera son ministère dans notre Eglise et se déclare prête à suivre son appel pour le ministère pastoral. Il s’agit de

Annegret Jende, de l’EEM allemande

3.7 Nouveaux collaborateurs et collaboratrices de l’Eglise

Il arrive régulièrement que nous devions repourvoir des postes des services centraux en raison du départ des personnes occupant ces fonctions. Vient ainsi d’entrer en service :

Emanuel Fritschi, à temps partiel, Formation + Conseils Arabella da Silva, à temps partiel, Connexio

3.8 Décès

Au cours de l’année de conférence écoulée, nous avons dû prendre congé des personnes nommées ci-après. Nous sommes profondément reconnaissants à Dieu de les avoir placés à nos côtés et de leur avoir permis d’enrichir notre Eglise:

Le 28.09.2013, Hans Strickler, pasteur, est décédé dans sa 90e année. Le 03.01.2014, Benjamin Boller, pasteur, est décédé dans sa 91e année.

3.10 Naissances

Valérie et David Loché ont donné naissance à Nathanaël, le 1er juillet 2013. Damaris et Samuel Meyer ont donné naissance à Samara Joy, le 20 août 2013. Gaby et Ruedi Stähli ont donné naissance à Lorena, le 11 septembre 2013.
Sabine et Ulrich Schneider ont donné naissance à Sara Mia le 21 septembre 2013. Que Dieu vous bénisse et soit à vos côtés dans ces moments beaux et éprouvants!

3.11 Modifications de limites de circuits

Le 1er juillet 2013, le circuit de Rheineck-Diepoldsau et l’église locale de Rorschach ont fusionné en un nouveau circuit. Ce nouveau circuit s’appelle «EEM Rhein- Bodensee“.
L’église locale de Romanshorn, de l’ancien circuit Rorschach-Romanshorn constitue désormais un circuit indépendant, intitulé „EEM Romanshorn“.

Le 25 août 2013, une décision rendue lors d’une assemblée de circuit extraordinaire à Herisau a mis un terme au travail paroissial accompli à Urnäsch.
Depuis janvier 2014, la nouvelle église EEM Paris Résurrection, issue de l’église ivoirienne de Paris, constitue un circuit indépendant.

Une décision rendue lors de l’assemblée de circuit du 19 février 2014 a mis un terme au travail du circuit Berne-Neugründung, qui se poursuivra sous la forme d’un réseau de petits groupes, sans engagement.

4. Remerciements

En tant que surintendante et surintendants, nous sommes impliqués dans une bonne partie de ce qui figure dans le présent rapport. A l’instar de toutes les personnes engagées dans l’EEM, nous sommes régulièrement appelés à revoir notre attitude envers les personnes que nous rencontrons à la lumière de l’Evangile. Nous vivons alors de près le fait que, dans dans des situations où les sujets sont délicats, où il y a des tensions et où il faut prendre des décisions désagréables, faire preuve de respect et d’estime est un véritable défi. Nous sommes reconnaissants envers Dieu pour les rencontres dans le cadre desquelles nous avons réussi à relever ce dé- fi durant l’année écoulée. Nous demandons son pardon pour toutes les situations où nous n’y sommes pas parvenus et où des personnes ont été blessées.

En tant que surintendante et surintendants, nous faisons nous-mêmes régulière- ment l’expérience de l’estime, de la gratitude et surtout de l’engagement de nombreuses personnes qui s’investissent corps et âmes pour le royaume de Dieu à l’intérieur et à l’extérieur de l’EEM, qu’elles soient pasteur-e-s ou laïcs. Nous en sommes très reconnaissants. Nous remercions aussi pour toutes les rencontres, au cours desquelles nous avons pu écouter ensemble ce que Dieu avait à nous dire et chercher un chemin avec lui, et pour toutes les situations dans lesquelles nous avons réussi à avancer ensemble sur de nouvelles voies.

Nous rencontrons des gens qui, dans leurs communautés, montrent l’exemple de la dignité que Dieu nous offre, à nous comme à tous les hommes et toutes les femmes, lorsqu’il dit: „Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils et fille; et si tu es fils et fille, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.“ (Gal. 4, 7). Nous remercions Dieu pour les dons multiples que nous découvrons dans les églises et les commissions. Il nous a richement dotés - en tant qu’individus, pasteurs et pasteures et personnes engagées dans les communautés. Merci à toutes celles et tous ceux qui se laissent appeler à le servir. Nous sommes reconnaissants de pouvoir être en chemin avec vous et de pouvoir mutuellement nous soutenir dans la prière et l’action.

Mi-temps

Conseil stratégique

En sport, la mi-temps comporte une pause et un résultat intermédiaire. De même, une brève interruption et un coup d’œil rétrospectif nous semblent utiles dans la perspective de la stratégie 2010-2018 de la Conférence annuelle.
Lors de cette mi-temps, le conseil stratégique tient à souligner ce qui suit :

-  durant les 4 dernières années, la réflexion sur la question de savoir comment amener plus de personnes à devenir disciples du Christ s’est intensifiée, y compris dans les circuits initialement réticents ; 

-  les notions de „stratégie, objectifs-cadre, etc.“ se heurtent toujours à des résistances ; 

-  les circuits et les organes mettent en œuvre de nouvelles offres pour instaurer des processus de changement (p.ex. SLI) ; 

-  formation+Conseils a été renforcé dans le domaine du conseil ; 

-  au plan de la Conférence annuelle, les structures sont en cours de modification ; 

-  l’introduction de nouvelles formes va poser des défis croissants à l’Eglise ; 

-  les Fresh Expressions, ces formes d’église nouvelles et fraîches, sont devenues un sujet d’actualité ; 

-  en matière de recrutement pastoral, l’accent ne porte toujours pas sur la 
mission, mais reste fixé sur les aspects théologiques et pastoraux ; 

-  l’image du pasteur et celle de l’église locale sont remises en question ; 

-  on note une sensibilisation au discours sur le salut (projet sotériologie) ; 

-  le profil de l’EEM et les valeurs qu’il véhicule sont de plus en plus intégrés au processus stratégique.
La thématique de la stratégie a atteint le niveau des églises locales. Il s’agit désormais d’initier plus de processus de changement. Nous restons confrontés au défi consistant à savoir comment soutenir efficacement ces démarches. 
1. Mise en œuvre de la stratégie dans le domaine de la gestion immobilière 
Les membres de la CA 2013 ont mené un débat de fond sur les biens immobiliers et leur gestion. Les réactions de membres francophones ont montré que pour eux aus- si, la discussion a été intéressante et utile. Par contre, ils ne se sentent pas concernés par les décisions relatives aux projets immobiliers concrets en Suisse. 

Martin Streit Jörg Niederer Etienne Rudolph Claudia Haslebacher