Commission pour les questions théologiques et ecclésiastiques

Conférence annuelle de l’EEM Suisse-France-Afrique du Nord a eu lieu du 6 au 9 juin à Berne

Introduction

Rapport sur la 17e session de la Conférence centrale du Centre et du Sud de l’Europe, 13 – 17 mars 2013 à Winterthour (Claudia Haslebacher)

Lors de la session citée en marge, la Conférence centrale du Centre et du Sud de l’Europe a modifié sa façon de travailler en renonçant à discuter les rapports des groupes de travail permanents d’abord en groupes de travail puis en séance plénière. Ce mode de fonctionnement a permis plus de discussions en petits groupes sur le message de l’évêque et sur la nouvelle façon de procéder envisagée pour la Conférence centrale.

Dans son message, l’évêque Patrick Streiff a repris le thème de la Conférence centrale. Le texte du message épiscopal sera à la disposition de la session 2013 de la Conférence annuelle Suisse/France.

La question de l’avenir de l’EEM en Pologne a constitué un sujet de poids de la Conférence centrale. Deux éléments étaient au centre du conflit entre la Conférence centrale et la Conférence annuelle de Pologne : la ‘loi interne’ de la Conférence annuelle de Pologne désigne la Conférence annuelle comme étant « l’organe suprême » de l’Eglise évangélique méthodiste. La constitution de l’UMC par contre désigne la Conférence annuelle comme un « organe de base », tandis que la Conférence générale est « l’organe suprême » de l’Eglise. Le deuxième point concerne la compréhension de la fonction épiscopale, différente en Pologne de ce qu’elle est dans l’United Methodist Church. La Conférence centrale n’a pas la possibilité de modifier la constitution de l’Eglise. Seule la Conférence générale peut le faire. La Conférence annuelle de Pologne est en revanche habilitée à changer la ‘loi interne’ de manière à le rendre compatible avec la constitution de l’Eglise. C’est pourquoi le Comité exécutif de la Conférence centrale avait décidé en 2012 d’offrir à la Conférence annuelle de Pologne la possibilité de devenir, si elle le souhaitait, une Eglise autonome ou autonome affiliée. Une étude a été entreprise de ce que pourrait être le chemin vers l’autonomie. Comme premier pas vers le futur, la Conférence annuelle de Pologne 2013 devra décider si elle veut s’engager sur le chemin menant à l’autonomie ou si elle veut adapter son ‘internal law’ à la constitution de l’Eglise. La Conférence centrale a confirmé à l’unanimité, par vote et par acclamations, qu’elle souhaite que la Conférence annuelle de Pologne reste partie de l’United Methodist Church.

Le Bureau de la Conférence centrale et le Comité exécutif ont élaboré, au cours de plusieurs réunions et par le biais d’une procédure de consultation, un nouveau mode de travail de la Conférence centrale du Centre et du Sud de l’Europe :
1. Le rythme des sessions et le nombre de délégués restent inchangés

2. La présentation des rapports des groupes de travail et les débats sur les différentes affaires ont lieu directement en séance plénière

3. Les groupes de travail de la Conférence centrale suivants sont maintenus: Théo- logie et ministères ordonnés, Enfants et Jeunesse, Eglise et société, Liturgie, Car- refour des femmes, Règlement de l’Eglise et questions juridiques, Episcopat

4. Deux groupes de travail sont transformés en groupes de travail ad hoc: Mission et évangélisation, Médias et communication

5. Le Comité exécutif est réduit. Désormais, il comptera pour chaque Conférence annuelle un/une surintendant/e et un/une délégué/e laïque comme membres avec droit de vote, ainsi que l’évêque président, le secrétaire, le caissier et le président du groupe de travail pour l’épiscopat. Participeront également avec voix consultative : les évêques émérites, les président(e)s des groupes de travail, la coordinatrice du Carrefour des femmes, un/une surintendant/e de Tchéquie/Slovaquie, de France, ainsi que le coordinateur pour l’Afrique du Nord.

6. Les sessions du Comité exécutif sont plus courtes. Par contre la session est pro- longée par l’adjonction d’une rencontre thématique à laquelle d’autres personnes peuvent être invitées. Le thème d’ensemble des rencontres thématiques du prochain quadriennat sera : « Mission, ou : le mandat de Dieu, à notre époque » (Titre provisoire)

7. La session de la Conférence centrale déterminera également des points forts. Pour ce faire, elle se référera aux thèmes des séances précédentes du Comité exécutif.

Les personnes suivantes de la CA Suisse-France sont membres du Comité exécutif nouvellement élu:
Surintendante – Claudia Haslebacher
déléguée laïque – Lea Hafner

président du GT épiscopat – Jörg Niederer
Participants avec voix consultative:
surintendant France – Etienne Rudolph
coordinateur Afrique du Nord – Daniel Nussbaumer
coordinatrice Carrefour des femmes – Barbara Bünger
Les membres de la CA CH/F suivants ont été élus comme président(e)s des groupes de travail:

Finances et Administration – Adrian Wenziker Conseil juridique – Christa Tobler
Théologie et ministères ordonnés – Stefan Zürcher Liturgie – Stefan Weller

Règlement de l’Eglise et questions juridiques – Peter Binder Carrefour des femmes – Barbara Bünger
Enfants et Jeunesse – Reto Nägelin, co-dirigeant.

La Conférence centrale a pris les décisions suivantes concernant les limites et désignations des Conférences annuelles: 1. Le territoire de la Conférence annuelle provisoire de Bulgarie englobe également la Roumanie. 2. La Conférence annuelle provisoire de Bulgarie s’appellera désormais « Conférence annuelle provisoire Bulgarie-Roumanie ». 3. Sous réserve de l’approbation, en juin 2013, de la Conférence annuelle Suisse-France, celle-ci s’appellera nouvellement « Conférence annuelle Suisse-France-Afrique du Nord ».

A. Rapports des groupes de travail de la Conférence

GTC 212 / Questions théologiques (Stefan Moll)

Cette année, le groupe de travail s’est consacré exclusivement aux premiers pas de la mise sur pied du projet « sotériologie » que la Conférence annuelle avait approuvé lors de sa dernière session. Il s’agit, dans le cadre du projet, de chercher/trouver un langage permettant au message de l’évangile d’être vécu et entendu dans notre temps en tant que force de salut. Quel est le langage apte à toucher des gens qui ne sont pas socialisés dans un milieu d’église ? Comment peut-on parler à des gens d’aujourd’hui de péché et de salut ? Il y a déjà des champs de langage de ce type. Dans des églises locales, lors de rencontres ou dans l’aumônerie des hôpitaux, ce langage fait mouche. D’où le développement de champs d’application pratique qui apportent leurs expériences (positives) de langage. Les contenus de cette langue sont analysés et développés en dialogue avec la théologie. C’est ainsi que l’expérience du salut doit atteindre les gens de notre temps.

Toutefois, la recherche d’un langage peut conduire à un malentendu: il ne s’agit pas de récolter des formulations plus compréhensibles que l’on pourra utiliser en cas de besoin dans un culte ou une conversation. Dans le projet, le « langage » est pris dans son acception la plus large. Il s’agit de la communication de l’évangile dans tous les sens du terme. Celle-ci a lieu dans l’amour des chrétiens les uns pour les autres, dans des cultes, des métaphores, la diaconie, des actes symboliques, dans l’échange interpersonnel non-verbal, des prédications, la liturgie, l’adoration. Langage est pris ici au sens large. La Bible utilise à ce propos la notion d’être témoin. Il faut aussi se souvenir de ce que la communication de l’évangile n’est que partielle- ment au pouvoir des chrétiens et de l’Eglise. La façon dont l’action salvatrice et salutaire de Dieu touche une personne reste toujours un mystère qui n’appartient à personne. Que le salut se manifeste dans des personnes, dans l’Eglise ou dans la société reste une œuvre du Saint-Esprit. Mais d’autre part, nous les chrétiens sommes appelés à être témoins et donc à poser dans ce sens des mots qui, d’une part, reflètent le tout vieux discours sur Dieu tel qu’il est attesté dans la Bible et, d’autre part, transmettent ce message dans notre époque.

A la demande de l’évêque Patrick Streiff, le projet a été revu encore une fois dans la perspective d’une collaboration avec des Equipes fonctionnant sur la base du SLI (Spiritual Leadership). Cela fait sens, parce que le
 SLI est approprié à des processus dont le résultat est inconnu,

 SLI est axé sur les processus,
 SLI est conçu pour des tâches de direction,
 SLI est profondément ancré dans la spiritualité chrétienne, sans toutefois se rattacher à une orientation théologique particulière.
Un examen attentif a montré que cette approche demandait d’importants ajuste- ments quant à l’organisation et à la mise en œuvre du projet. Suite à ce constat, le projet a dû être profondément remanié, ce qui a entraîné un certain retard dans la soumission et la mise en œuvre du projet.

Le fait est que, pour l’EEM qui est habituée à des structures claires, travailler avec le SLI requiert une certaine adaptation. En effet, au démarrage du projet, les structures sont encore ouvertes et ne seront définies qu’en cours de processus. Alors que nous avons coutume de calquer le contenu sur la structure, c’est ici l’inverse, en ce sens que la structure suit le contenu. Quiconque s’engage dans le SLI renonce à la sécurité des structures bien établies. L’investissement requis pour participer à ce qui s’appelle un incubateur de SLI est conséquent. Il faut compter un jour de travail par mois, auquel s’ajoutent, entre les séances, les travaux de préparation et de finition. Cette manière d’opérer promet en revanche aussi un processus durable.

Ce changement n’est pas resté incontesté dans l’équipe du projet, qui avait jus- qu’alors avancé selon la méthode classique de gestion de projets. Des craintes ont été exprimées quant au fait qu’avec cette décision, un choix théologique aurait déjà été opéré. On s‘est également posé la question de savoir si l’effort demandé à l’équipe ne constituait pas un obstacle à la participation ?

Pour l’instant, le groupe de travail – agissant en tant qu’équipe du projet – est en train de recruter pour l’équipe les personnes requises, qui représentent aussi bien les domaines d’application pratique que la théologie. Au moment de la rédaction du présent rapport, ces entretiens sont encore en cours.

Dès le début, les personnes participant au développement du projet dans le cadre du GT 212 ne s’étaient engagées que pour une étape à la fois. Avec le changement de mode de travail et le passage à la phase de mise en œuvre, Sigmar Friedrich, Beate Jaeschke, Marco Jaeschke et Theo Schaad se sont retirés de l’affaire. Je les remercie de leur collaboration; leurs contributions ont marqué le projet sotériologie de façon significative. Gere Luder, Thomas Matter et Stefan Moll continuent à mener le travail jusqu’à la constitution de l’équipe de SLI;; Claudia Haslebacher y collabore depuis peu à titre de conseillère. Elle est prête à assumer la direction de l’incubateur de SLI à partir d’août 2013. A ce moment, le financement du projet devrait être bouclé et l’équipe pourra véritablement se mettre au travail. Je m’en réjouis.

Rapport complet de la commission 21 (fichier pdf 1,41 Mo)